Les Etats-Unis ont appelé mardi à une approche plus flexible pour élaborer un nouvel accord climatique des Nations Unies, qui équilibrerait les besoins de tous les pays et aurait une meilleure chance de succès.
Il y a deux ans, près de 190 pays se sont mis d'accord pour élaborer un pacte pour succéder au Protocole de Kyoto, qui obligerait toutes les nations à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L'accord sera signé d'ici 2015 et entrera en vigueur en 2020.
Les pays se rencontreront à nouveau le mois prochain pour travailler sur le contenu et le format d'un nouvel accord à Varsovie, mais les progrès ont été relativement faibles cette année.
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Une approche rigide est l'ennemi  |
Parallèlement, un consensus scientifique selon lequel le genre humain est à blâmer pour le réchauffement climatique gagne en puissance, faisant pression sur les gouvernements 'dont beaucoup se sont concentrés sur le relèvement de leur économie plutôt que sur la lutte contre le changement climatique- pour s'engager à des réductions ambitieuses de leurs émissions.
Dans un discours lors d'une conférence à Chatham House à Londres, l'Envoyé Spécial des Etats-Unis pour le Changement Climatique, Todd Stern, a déclaré qu'il fallait faire preuve de flexibilité pour qu'un nouvel accord soit ambitieux et juste.
« Une approche rigide est l'ennemi » a-t-il déclaré.
Plutôt que de négocier des objectifs et des calendriers, les pays devraient être autorisés à déterminer leur propre niveau d'engagement en fonction de leur contexte et de leurs moyens, a déclaré Todd Stern.
Cela pourrait être accompagné par une période consultative avant que les engagements ne soient acceptés, pendant laquelle tous les pays et agences extérieures pourraient les étudier, et pendant laquelle les pays expliqueraient pourquoi leur proposition est juste et adéquate.
En 2009, les Etats-Unis ont mis en place un plan pour réduire les émissions de 30% en-dessous du seuil de 2005 d'ici 2025, et une réduction de 42% d'ici 2030.
L'accord aura une meilleure chance de fonctionner si les règles qui le gouvernent sont moins rigides, d'après Todd Stern.
Un système très formel basé sur des règles de conformité aux objectifs et de sanctions en cas de non-conformité, pourrait sembler être une bonne idée mais limiterait l'ambition de nombreux pays et leur participation, selon lui.
La nature juridique de l'accord doit aussi être flexible.
Il y a deux ans, les pays n'ont pas spécifié précisément comment un nouvel accord devrait être juridiquement contraignant, permettant un « protocole, un autre instrument juridique, ou un résultat accepté avec une force juridique ».
Les nations en sont aux premières étapes de négociations pour savoir quels éléments d'un nouvel accord seront juridiquement contraignants, mais insistent pour dire que si tous les aspects sont juridiquement contraignants au niveau international, cela serait nuisible, affirme Todd Stern.
Les critiques disent que trop de flexibilité pourrait ramollir le nouvel accord, rendant les pays moins enclins à promettre des réductions strictes des émissions ou à s'y conformer.
« Si nous sommes tous ambitieux, pourquoi devrions nous placer nos engagements dans un document juridique qui nous lie tous ? Quelles que soient les promesses des pays, elles doivent toutes avoir le même poids légal » a déclaré le porte-parole de la Commission Européenne, Isaac Valero-Ladron.
Le nouvel accord remplacera le Protocole de Kyoto de 1997, qui engage près de 35 nations industrialisées à réduire leurs émissions jusqu'à la fin de l'année 2012. L'an dernier, le protocole a été étendu à 2020, après quoi le nouveau pacte prendra la suite.
L'efficacité de Kyoto, cependant, était limitée parce qu'elle a divisé les pays entre les pays riches et les pays en développement ou pauvres, tels que la Chine qui n'a pas d'objectifs contraignants de réduction de ses émissions. Les Etats-Unis n'avaient jamais ratifié le pacte.
« Il est inacceptable » d'utiliser les mêmes catégories dans un nouvel accord pour déterminer qui doit faire quoi, d'après Todd Stern.
La Chine est désormais le plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre et la Corée du Sud est désormais classée comme l'une des 35 économies les plus avancées du Fonds Monétaire International.