L'ADEME vient de rendre publique, ce jeudi 08 Avril, son étude sur les bilans biocarburants de première génération intitulée « Analyses des cycles de vie appliquées aux biocarburants de première génération consommés en France ».
Cette étude intervient suite à la demande faite par le gouvernement, d'actualiser, de manière exhaustive et contradictoire, les bilans des biocarburants de première génération, dans le cadre du Grenelle de l'Environnement.
Le bioéthanol est un biocarburant utilisé dans les moteurs à essence. Le terme bioéthanol est un amalgame entre le préfixe bio du grec bios, vie, vivant et du terme éthanol. Le préfixe bio indique que l'éthanol est produit à partir de matière organique (biomasse) et n'a pas de lien avec le terme « bio » parfois utilisé pour désigner l'agriculture biologique. Le préfixe « bio » est donc contesté dans certains pays francophones. Il s'agit d'un vecteur énergétique issu de l'agriculture et appartenant à la famille des énergies renouvelables.
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L'ADEME rend un bilan positif pour le bioéthanol |
Les végétaux contenant du saccharose (betterave, canne à sucre') ou de l'amidon (blé, maïs') peuvent être transformés pour donner du bioéthanol, obtenu par fermentation du sucre extrait de la plante sucrière ou par hydrolyse enzymatiques de l'amidon contenu dans les céréales. On parle généralement de filière « sucre » pour désigner cette filière de production du « bioéthanol ».
Cet éthanol d'origine végétale n'est rien d'autre que de l'alcool éthylique, le même que celui que l'on trouve dans toutes les boissons alcoolisées. Il peut être mélangé à l'essence en des proportions allant de 5 à 85 %. Au-delà de 20 % des adaptations aux moteurs de voitures sont souvent nécessaires.
Par rapport à la filière « huile » permettant de produire de l'huile végétale brute et du biodiesel (ester éthylique d'huile végétale ou EEHV), la filière « sucre » est de loin la plus développée dans le monde, principalement au Brésil, où le bioéthanol de canne à sucre couvre 22 % des besoins nationaux en carburant, en Suède où outre la vente de superéthanol, l'essence contient 5% de bioéthanol (à base de canne à sucre). Aux États-Unis, plus de 10 % de l'essence contient du bioéthanol (principalement de maïs) à hauteur de 10 %.
Le développement des biocarburants est accusé de tirer vers le haut les prix du maïs, du soja et du blé. Cependant, plusieurs études ont montré qu'entre 0,5% et 1% de la surface cultivable était utilisée pour la production de biocarburants. D'autres études ont mis en avant la hausse de consommation de la viande dans les pays en voie de développement pour expliquer la pénurie en nourriture. Les études sur l'utilisation de surfaces cultivables ont mis en évidence la consommation importante par les élevages de viande Ainsi, selon les résultats de l'étude, il y a confirmation des bilans énergétique et environnemental positifs du bioéthanol, carburant renouvelable, premier substitut des carburants fossiles.
Toujours selon les résultats de l'étude de l'ADEME, le bioéthanol de betterave représente jusqu'à 66% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sur le plan environnementale. En ce qui concerne le plan énergétique, les résultats de l'étude démontrent des filières bioéthanol deux fois plus performantes que la filière essence.
L'ADEME explique dans son étude que grâce aux performances de la filière, le bioéthanol français dépasse le niveau minimum de 35 % de réduction des gaz à effets de serre par rapport aux produits pétroliers, critère de durabilité indiqué par la directive européenne 2009/28/CE sur les énergies renouvelables.
Aussi, dans cette optique, chaque Etat Membre, y compris la France, devra notifier à Bruxelles au 30 juin 2010 son plan d'action national en matière d'énergie renouvelable pour la prochaine décennie.
« Nous ne sommes pas surpris de ces bons résultats. Nous, planteurs de betteraves, sommes très impliqués dans l'amélioration des conditions de production de notre culture pour assurer la protection de l'environnement. La France peut poursuivre le développement de la production et l'utilisation de ce carburant renouvelable », explique Eric Lainé, Président de la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves (CGB), dans un communiqué de presse.