La disparition d'espèces animales et végétales représente une menace économique croissante et le monde a besoin de fixer de nouveaux objectifs pour protéger la nature, après avoir échoué à réaliser un objectif des Nations Unies à horizon 2010 visant à ralentir le rythme des extinctions, d'après ce que des experts ont déclaré vendredi.

La perte de la biodiversité « a des conséquences de plus en plus dangereuses pour le bien-être de l'homme, et même pour la survie de certaines sociétés », d'après le résumé d'un texte soutenu par les 90 nations des Nations Unies réunies pour une conférence en Norvège du 1er au 5 février.

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Les Nations Unies ont déclaré que le monde est confronté à la pire crise d'extinction d'espèces depuis la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années, liée à la croissance de la population humaine, et à ses conséquences telles que la pollution, l'extension des villes et le réchauffement climatique.

Beaucoup de secteurs économiques dépendent de la biodiversité

Les dommages pour les récifs de corail dans les tropiques, la désertification en Afrique ou le déboisement de la forêt tropicale Amazonienne font partie des principales menaces qui pèsent sur la faune et la flore, et par là-même sur la survie des êtres humains.

« Il y a beaucoup plus de secteurs économiques que nous le pensons qui dépendent de la biodiversité » ont déclaré les co-présidents de la conférence dans leur résumé.

En dehors de la production alimentaire, des secteurs moins évidents tels que le tourisme, la médecine ou la production d'énergie avec des biocarburants dépendent tous de la nature et de la diversité des espèces.

« Il y a une opportunité économique à saisir » a déclaré Finn Kateraas, un co-président qui travail au Directoire Norvégien pour la Gestion de la Nature. La protection des espèces peut aider la sauvegarde sur le long terme de la croissance économique.

Les résultats de la conférence d'experts qui a eu lieu en Norvège aidera cette année les pays qui doivent fixer de nouveaux objectifs de protection de la nature lors de la prochaine conférence des Nations Unies sur la biodiversité qui aura lieu au Japon en octobre prochain.

Un sommet des Nations Unies en 2002 prévoit un objectif visant à « réduire de manière significative le taux actuel de perte de la diversité biologique » d'ici 2010. Les Nations Unies affirment que le monde a échoué.

« Une action urgente est nécessaire pour répondre à la perte de la biodiversité, surtout pour éviter les points de non retour » ont déclaré les co-présidents. Les points de non retour sont des seuils après lesquels les dommages faits à la nature pourraient être irréversibles.

Certains récifs de corail sont déjà à la veille de l'effondrement, à cause de facteurs tels que l'augmentation des températures de la mer, de la pêche excessive ou d'une acidification progressive des océans liée au changement climatique, d'après ce qu'ont déclaré les experts lors de la conférence.

Johan Rockstrom, directeur du Centre de Stockholm sur la Résilience, a déclaré que les activités humaines avaient fait augmenter le rythme des extinctions de 100 à 1000 fois par rapport au rythme moyen mesuré à l'échelle de l'histoire de la Terre.

Parmi les signes inquiétants, il a déclaré que l'Océan Antarctique et l'Océan Arctique pourraient bientôt devenir corrosifs pour les aragonites (qui sont à la base des récifs de corail) d'ici 2030-2060.