La conférence des nations-unies sur le climat de Poznan en Pologne se termine. La conférence des nations-unies sur le climat réunit 190 pays à Poznan, en Pologne, depuis le 1er décembre pour préparer l'après protocole de Kyoto.
Il est temps que les chefs d'Etat s'impliquent « dans la lutte contre le changement climatique », a déclaré vendredi le prix Nobel de la Paix américain Al Gore. L'ancien vice-président américain Al Gore a en effet déclaré vendredi à Poznan qu'il était possible d'atteindre un accord au niveau mondial sur le climat à Copenhague dans un an, si les chefs d'Etat s'impliquaient.
Selon l'agence de presse Chine Nouvelle, « un ministre chinois a indiqué jeudi que la Chine considère la Convention-Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) et le Protocole de Kyoto comme le cadre fondamental dans le traitement du changement climatique. » « C'est seulement par le respect des principes de la CCNUCC et le Protocole de Kyoto, leur application totale, efficace et soutenue (...) que nous pouvons voir un résultat juste et efficace à Copenhague », a déclaré le porte-parole de la délégation chinoise aux négociations de Poznan sur le climat.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a déclaré hier à Poznan qu'il allait organiser un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sur le changement climatique « en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre » à New York. Le Secrétaire général s'exprimait à la réunion de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) de Poznan, à laquelle participent près de 10.000 experts, représentants de gouvernements et membres de la société civile.
Ban Ki-Moon a exhorté les participants de la conférence sur le climat de Poznan à décider, « dès maintenant, et pas en 2012 », date de l'expiration du Protocole de Kyoto, d'un plan d'action pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables des changements climatiques.
De son côté, l'ambassadeur climat du gouvernement français, Brice Lalonde a déclaré, dans un interview accordé au quotidien Métro, que « de la conférence de Poznan, on n'attend pas de résultats spectaculaires ni d'annonces. L'objectif est de mettre les négociateurs des 190 pays en ordre de marche pour trouver un accord en 2009 à Copenhague, assurant l'après-Kyoto ». Il semble bien qu'il n'y aura aucun résultats spectaculaires ni d'annonces à la sortie de la 14ème réunion de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) sur le climat de Poznan.
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Il semble bien qu'il n'y aura aucun résultats spectaculaires ni d'annonces à la sortie de la 14ème réunion de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) sur le climat de Poznan  |
A l'heure du bilan, les ONG environnementales tirent quant à elles « des conclusions amères quant à la capacité de la communauté internationale à s'organiser pour réduire la déforestation. Pour FNE, le système REDD, dont la mise en 'uvre pourrait potentiellement éviter l'émission de 500 à 900 tonnes de CO² par hectare dans l'atmosphère à terme, est loin d'être abouti. »
Les ONG attendaient « beaucoup de l'évolution des discussions à Poznan concernant les enjeux forestiers. La majorité des discussions en Pologne ont porté sur les modalités de fonctionnement des fonds d'adaptation destinés aux pays en voie de développement pour la mise en 'uvre de leur stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que sur les systèmes de compensation. »
Il faut « toutefois rappeler que chaque année, près de 13 millions d'hectares de forêt partent en fumée à l'échelle mondiale. La déforestation est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre, ce qui représente en valeur absolue plus de la moitié des émissions industrielles de l'Union Européenne. 96% des opérations de déforestation dans les 5 dernières années ont eu lieu dans les régions tropicales. »
Les parties en présence « ont intégré depuis Bali la nécessité d'intégrer la forêt au protocole de Kyoto. Les déclarations d'intentions ont été multiples durant cette dernière semaine même si aucune feuille de route concrète n'a été arrêtée. »
« Des discussions décevantes » selon FNE : « Les discussions sur le mécanisme REDD (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation) dont on attendait tant, se sont révélées être bien décevantes. Lors des discussions sur le sujet, il n'y a en effet eu aucune prise en compte de la dimension sociale, et notamment du droit des peuples autochtones et de leur dépendance économique aux forêts. »
Pour Grégory Jean, chargé de mission Forêt internationale et représentant FNE à Poznan : « réduire les émissions de GES sans prendre en considération la participation des acteurs locaux n'est tout simplement pas faisable et réduit la crédibilité du système REDD à néant ».
D'autre part, excepté l'Indonésie et l'Equateur, les parties n'ont pas suffisamment insisté sur l'intégration de la biodiversité dans les modalités d'application du mécanisme. Le mécanisme ne doit pas devenir le moyen involontaire de promouvoir les conversions de forêts primaires en plantations à grande échelle.
Pas de financement par les voies du marché : Concernant le mode de financement du système REDD, la commission européenne a exprimé à nouveau en Pologne le refus d'intégrer des crédits forêts au marché du carbone à court terme. FNE soutient cette position dans la mesure où l'arrivée d'un important volume de crédits sur le marché aurait pour effet la déstabilisation certaine de ce dernier. De plus, le mécanisme a besoin d'un certain nombre d'assurances avant d'être abandonné aux forces du marché.
Par ailleurs, si les forêts tropicales représentent un enjeu majeur de la conservation forestière, FNE souhaite que ne soit pas omise la question des forêts boréales, laissée de côté par instances internationales.
A Poznan, nous sommes au milieu du gué. Selon Grégory Jean, « il est impératif que, sur la route de Copenhague, un plan d'action REDD qui prenne en compte les exigences supplémentaire en terme de gouvernance, de droit des peuples autochtones et de protection de la biodiversité soit arrêté. »
Les pays producteurs doivent voir aboutir leurs efforts pour conserver les couvertures végétales équatoriales, avec l'appui proactif de la communauté internationale. Alors nous pourrons considérer que la forêt sort gagnante des tractations climatiques.