La fonte record des glaciers ne se reproduira peut-être pas en 2023
Les climatologues ont constaté une fonte record des glaciers dans les Alpes françaises en 2022. Les massifs de cette région avaient perdu une quantité considérable de glace entre 2021 et 2022 à cause du climat. Les scientifiques estiment en effet que la combinaison d'une forte ablation de neige en été et d'une faible accumulation en hiver a provoqué cette situation. Sans vouloir trop s'avancer cependant, ces experts pensent que cette année, il y aura moins de perte de masse glaciaire. Pour réaliser les estimations les plus exactes possibles, les glaciologues procèdent à un suivi régulier sur plusieurs zones situées sur les Alpes françaises. Cela leur permet d'évaluer les variations annuelles de la masse glaciaire.

Les glaciers diminuent progressivement, suite à la canicule Photography Fabrice COFFRINI / AFP©
Moins de perte de masse glaciaire cette année grâce à l'accumulation de neige
Les Alpes françaises ont perdu en moyenne 5 à 7% de sa masse glaciaire l'année dernière sur ce qui lui reste en général. Cette perte a résulté d'une météo particulière : un été particulièrement sec, long et chaud, combiné à une saison printanière précoce et sèche également. Dans ces conditions, l'accumulation de neige n'a pas été suffisante pour former le glacier. Cette année, au sortir de l'hiver, il y a toujours une belle accumulation de neige qui protège les massifs contre le rayonnement solaire contrairement à 2022. Les climatologues constatent même que ces accumulations sont semblables à la moyenne de ce qui a été mesuré depuis 20-30 ans. Ainsi, à ce stade, la situation est encourageante.
Le climat à surveiller de près dans l'évolution du comportement du glacier
Les glaciologues chargés de la surveillance du glacier soulignent que le comportement de ce dernier dépendra surtout des périodes caniculaires et de leur durée. Le moment où la canicule peut être potentiellement plus forte entre en aussi en jeu dans la survenue du phénomène. Effectivement, plus la neige disparaît rapidement à la fin du printemps, plus la glace et exposée au soleil prématurément, ce qui peut la faire fondre. Les experts pensent que le manteau neigeux sera plus durable cette année s'il n'y a pas de canicule entre mai et juin.
D'autres massifs perdent aussi leur glace
En plus des Alpes françaises en 2022, d'autres régions du monde perdent aussi de la glace. Par exemple, en Antarctique, le glacier Thwaites, souvent surnommé le glacier de l'Apocalypse, fait l'objet d'une surveillance constante. Des scientifiques de la NASA ont découvert que ce glacier fondait rapidement ces dernières années, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour la montée du niveau de la mer. En outre, selon une étude publiée dans la revue Nature, le glacier himalayen a perdu près de 8 milliards de tonnes de glace chaque année entre 2000 et 2016. Ces exemples illustrent les conséquences dramatiques du réchauffement climatique sur la neige et les saisons.
Un phénomène aux lourdes conséquences environnementales
La perte de masse glaciaire d'un glacier a des répercussions environnementales significatives. Tout d'abord, la diminution de la glace réduit la disponibilité d'eau douce, car le glacier joue un rôle crucial dans l'alimentation des rivières et des réserves d'eau souterraine. Cela peut entraîner des pénuries d'eau et des perturbations pour les écosystèmes aquatiques ainsi que pour les activités agricoles et industrielles qui dépendent de cette ressource. De plus, ce phénomène contribue à l'élévation du niveau de la mer, ce qui menace les zones côtières et les communautés humaines qui y vivent. Les écosystèmes alpins sont également perturbés, et notamment les habitats uniques et fragiles des plantes et des animaux habitués à des conditions froides.
Avec ETX Daily Up