Des unités de production d'électrocarburants clés en main par Ineratec

En Allemagne, la start-up Ineratec installée à Karlsruhe propose des unités de production d'électrocarburants prêtes à l'emploi. Pour le fondateur de l'entreprise, Tim Boeltken, ces carburants de synthèse sont, en quelque sorte, de l'électricité liquide, vu leur faible empreinte carbone. Ainsi, elle fournit des usines dans un simple conteneur blanc, semblable à ceux qui sont transportés par bateau. Elles contiennent un système de conduites et de vannes, un réacteur qui mélange l'hydrogène et le CO2 pour le transformer en syngaz, et un autre, qui liquéfie ce gaz. Avec 23 unités d'un MW chacune, ces unités peuvent produire jusqu'à 300 tonnes d'e-fuel chaque année.

Des combustibles plus durables pour le secteur du transport aérien

Les électrocarburants produits en Allemagne sont conçus à partir d'un mélange d'hydrogène et de dioxyde de carbone. Ces éléments sont respectivement obtenus à partir de sources décarbonées telles que les énergies renouvelables ou nucléaire et des fumées industrielles. Cela leur garantit une combustion neutre, puisque le carbone émis provient, à l'origine, des particules qui étaient présentes dans l'atmosphère et non pas d'hydrocarburants issus de l'extraction en sous-sol. Les e-fuels sont considérés à l'heure actuelle comme la solution pour décarboner efficacement les transports. Toutefois, leur montée en puissance sollicite une quantité importante d'électricité verte.

Des carburants de synthèse pour accélérer la décarbonation

Pour un secteur aussi polluant que celui du transport aérien, les e-fuels constituent un levier efficient pour la décarbonation. Les innovations mises en 'uvre par des entreprises comme Ineratec notamment, permettront de combler les importants besoins de ce secteur en particulier. D'ailleurs, l'entreprise envisage de produire d'ici le début de l'année 2024, de produire 2500 tonnes par an grâce à une usine de 10 MW, qui tiendra dans 5 conteneurs. Vers 2025-2026, elle construira aussi une usine de 100 MW capable de 35 000 tonnes par an. L'avantage de ces usines est qu'elles utilisent une technologie modulaire, afin d'assurer une approche graduelle de la production. D'autant plus qu'actuellement, il n'y a pas encore assez d'hydrogène vert et de carbone disponibles.

Les initiatives de l'Union Européenne pour réduire les émissions de CO2 des avions

L'Union européenne s'est fixée comme objectif de réduire les émissions de CO2 du secteur du transport aérien de 90% d'ici 2050 par rapport aux niveaux de 2005. Pour y parvenir, elle a pris des initiatives pour encourager l'utilisation du carburant d'aviation biologique ou SAF (Sustainable Aviation Fuel). En 2020, l'UE a lancé la stratégie Green Deal, une stratégie qui a pour objectif de promouvoir l'utilisation de SAF pour réduire les émissions de CO2 des avions.

En février 2021, l'UE a adopté une directive visant à augmenter la part des alternatives durables comme les carburants de synthèse dans l'aviation à 2% d'ici 2025, puis à 5% en 2030.

Les incitations fiscales et les subventions pour promouvoir les SAF

Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), l'utilisation des SAF pourrait réduire les émissions de CO2 de 80% à 90% par rapport aux combustibles fossiles. Cependant, ce plébiscite demeure encore limité en raison de leur coût élevé. Pour encourager leur utilisation, l'UE a, de ce fait, prévu des incitations fiscales et des subventions. En décembre 2020, elle a adopté une directive qui prévoit une réduction progressive de la taxe sur le carburant d'aviation pour les compagnies aériennes qui utilisent des alternatives durables, telles que les électrocarburants par exemple. Cette réduction sera de 0,05 euro par litre en 2021, puis augmentera progressivement pour atteindre 0,45 euro par litre en 2030.

Avec ETX Daily Up