Les nouveaux textiles, plus respectueux de l'environnement
L'industrie du textile fait partie des plus polluants et est responsable de 10 % des émissions de CO2 dans le monde. Conscientes de cet impact écologique, les marques se penchent ces derniers temps sur des textiles plus favorables à l'environnement. L'idée est de revaloriser des éléments comme les déchets alimentaires, les épluchures de fruits ou encore les écailles de poisson en les transformant en tissus. Et la technique semble bien fonctionner actuellement pour quelques marques. Lors du salon Première vision du textile et de la mode, plusieurs entreprises ayant emprunté cette démarche écoresponsable ont pu présenter leurs textiles innovants.

Le coton serait le tissu qui se recycle le mieux en ce moment et donc le moins pire d'après Pauline Guesné, cofondatrice de la start-up française Induo - Photography SDI Productions / Getty Images©
Revalorisation des déchets agroalimentaires et des restes de fruits
Pour révolutionner l'industrie du textile et de la mode, les marques sont nombreuses à adopter des textiles écologiques. C'est le cas de Pyratex, une marque espagnole spécialisée dans les textiles naturels. Elle utilise des écorces d'orange de Naples, de troncs et de feuilles de bananiers, d'algues marines, de bambou et de bien d'autres ingrédients naturels encore pour concevoir des tissus tenant compte des impératifs écologiques. Pour sa part, Bananatex, une entreprise suisse fabrique des sacs à partir de fibre de bananiers des Philippines et filée à Taïwan. Selon Hannes Schönegger, cofondateur de la marque, la solution pour produire en Europe serait le chanvre. Cependant, après un test réalisé en 2012, la marque s'est vite rendu compte que c'était difficile, car le savoir-faire n'est plus. En tout cas, les entreprises semblent résolues à faire de plus en plus appel aux déchets agroalimentaires et aux fruits pour fabriquer du textile écoresponsable. L'adjointe à la direction mode de Première vision ajoute que la revalorisation des déchets agroalimentaires permet de ne plus puiser dans les ressources fossiles.
Une mode écoresponsable en devenir
Durant le salon Première vision qui s'est tenu durant la deuxième semaine du mois de février 2023, les exposants et les organisateurs ont avoué avoir pleinement conscience que l'industrie figure parmi les plus polluantes avec le pétrole et que les solutions idéales n'existent pas encore. Néanmoins, ils sont nombreux à faire un pas vers une démarche plus écoresponsable. Pour Gilles Lasbordes, directeur général de Première vision, le message à faire parvenir est la transformation écoresponsable de la mode. Il a également ajouté que produire des articles de mode a un impact écologique et que la vraie écoresponsabilité est encore loin.
Le coton, une matière qui pollue
L'industrie de la mode est l'un des plus gros consommateurs de coton au monde, ce qui a un impact écologique considérable. Le coton est cultivé dans de nombreux pays du monde, mais les méthodes de culture, de traitement et de teinture utilisées peuvent causer des dommages environnementaux. Tout d'abord, sa culture nécessite une grande quantité d'eau, et cela pose forcément problème dans les régions où l'eau est rare. En outre, les agriculteurs utilisent souvent des pesticides et des engrais chimiques, qui peuvent contaminer les sols et les cours d'eau et causer des problèmes de santé autant pour les travailleurs agricoles que les populations locales. Par ailleurs, la production de coton est souvent énergivore, ce qui entraîne des émissions de CO2 et contribue au changement climatique. En effet, la transformation du coton en tissu nécessite beaucoup d'énergie, en particulier pour le transport et le traitement de la fibre.
La teinture du coton par des produits chimiques nocifs tels les colorants azoïques, causent des problèmes de santé pour les travailleurs de l'industrie textile et les consommateurs. En effet, ces produits peuvent être rejetés dans les cours d'eau et contaminer l'environnement.
Chercher dans la nature les fibres
Il n'y a pas que les déchets agroalimentaires et les fruits qui sont revalorisés pour faire des textiles écoresponsables. Nova Kaeru, une entreprise brésilienne, fabrique son cuir à partir des écailles de piracucu, plus grand poisson d'eau douce. De son côté, Cocccon Peace organik Silk, est parvenu à faire de la soie en laissant vivre les vers à soie. La technique consiste à découper minutieusement le cocon pour que le papillon puisse éclore. Cette méthode est efficace pour ne pas nuire à la biodiversité, mais elle ne permet pas de récupérer autant de fils qu'avec la technique traditionnelle.
Avec ETX Daily Up