Les techniques de fact-checking : lance de fer contre les fake news
Les techniques de fact-checking (vérification de faits en français) se sont développées comme une trainée de poudre pour faire face au pullulement des fake news (fausse information ou désinformation au français) dans les médias. Il s'agit d'une pratique journalistique qui s'est popularisée dans nombre de pays. Cependant, à chaque État, les méthodes diffèrent selon une étude éditée dans la revue Journalism & Mass Communication Quarter.
En effet, l'analyse menée par des chercheurs de l'université du Kansas met en évidence que les techniques de fact-checking ne prônent pas les mêmes critères de vérification par pays. C'est surtout valable quand on en vient à aborder des problématiques environnementales et écologiques dues à l'activité humaine. Des différences d'approche se sont manifestées lorsqu'on a réalisé une étude comparative de 500 contenus journalistiques datant de 2015 à 2019 et issus de divers pays développés. On a confronté divers ouvrages des médias traditionnels et modernes ayant appliqué ce procédé journalistique aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Australie.
À chaque approche, ses propres conceptions en écologie !
Selon l'étude, les techniques de fact-checking utilisées pour les contenus s'orientaient sur quatre aspects de l'écologie et du changement climatique : l'existence, les causes, les conséquences et les solutions mises en 'uvre pour en amoindrir l'impact.
Aux États-Unis, les techniques de fact-checking ont mis en avant une chasse au climatoscepticisme. Les contenus publiés remettaient pour la plupart en question l'existence même de la problématique et des enjeux climatiques. En Australie, on mettait davantage en exergue les solutions (élaboration de plan-climat, réduire les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, protection des écosystèmes vulnérables, préservation des énergies fossiles, vulgarisation des énergies renouvelables, etc.). Au Royaume-Uni, c'est les impacts écologiques du réchauffement climatique qui se trouvaient au c'ur des discussions.
En général, près des 22 % des contenus étudiés relataient les effets du changement climatique (érosion, fonte des glaciers, hausse des températures, sècheresse, élévation du niveau des mers et des océans, inondations, etc.).

La méthode de fact-checking est un outil de vérification incontournable de fake news qui s'avère bien utile pour traiter les contenus sur l'écologie - Photographie Fedor Kozyr / Getty Images©
Divers outils de vérification d'informations pour le changement climatique
L'étude portée sur les techniques de fact-checking ne s'est pas contentée de se pencher sur la véracité des contenus et d'identifier les fake news ou intox. Elle s'attarde aussi sur les outils utilisés par les journalistes dans la réalisation de leurs travaux sur le dérèglement du climat.
D'emblée, les moyens les plus efficaces pour atteindre les lecteurs restent les informations visuelles, la citation de sources et les informations formulées de manière concise. En ce qui concerne les sources, les journalistes ont majoritairement priorisé les discours de politiciens (81 %). Ajoutés à cela, on a les messages des entreprises et les posts des internautes sur les médias sociaux.
Journalisme et covid-19 : de nouveaux projets d'étude ?
Les auteurs de l'étude espèrent mesurer davantage la portée des techniques de fact-checking en analysant les contenus portés sur la pandémie de covid-19.
Ils souhaitent ainsi mieux appréhender la façon dont les techniques de fact-checking abordent les sujets de taille comme la crise sanitaire et le changement climatique dans divers pays du monde. Ils désirent proposer des pistes d'amélioration de cette approche média et journalistique.
Dans cette optique, Hong Tien Vu, professeur associé de journalisme et auteur principal de l'étude, explique qu'il est important de bien réfléchir à la façon dont on communique les vraies informations. Si les méthodes de vérification des faits favorisent cela, autant faire le maximum pour que les données qui en découlent touchent efficacement le public et favorisent une meilleure résilience ou une adaptation au changement climatique.
Avec ETX Daily Up