La pêche : l'une des créatrices du continent de plastique du Pacifique Nord ?
Ce sont donc l'université de Wageningen et les chercheurs du projet Ocean Cleanup qui ont mené une étude sur le continent de plastique. En sont ressorties, entre autres résultats, la nature du vortex de déchets et ses origines.
Dans leur démarche, l'institution et l'organisation néerlandaises ont analysé 6 093 déchets de moins de 5 cm du « septième continent ». Outre ce qui est visible, à savoir, l'océan de polluants flottants, les chercheurs ont pu déceler les caractéristiques assez précises de ce qui compose le continent de plastique. Est donc apparu le fait que cette accumulation de détritus était constituée en majorité de morceaux de plastiques dont la nature n'est pas identifiable. Toutefois, les chercheurs ont établi que le continent de plastique de l'océan Pacifique est ensuite constitué des matériaux de pêche et d'aquaculture.
5 continents principaux impliqués dans le vortex de déchets
Si le matériel de pêche a un triste rôle dans l'épaississement du continent de plastique, certains pays sont aussi apparus comme étant les principaux protagonistes dans la création de cette poubelle flottante du Pacifique Nord.
Pour ce macabre recensement, les chercheurs se sont appuyés sur les caractéristiques mêmes de leur échantillon. Ainsi, sur les 6 093 polluants marins, 232 pièces de matières plastiques ont pu renseigner sur la provenance de cette pollution marine. 5 pays se démarquent donc du lot, avec un point commun pour chacun : ils sont tous industrialisés.
Ainsi, sur base de textes, de langue, de logos et autres inscriptions sur les emballages et autres débris plastiques, le continent de plastique serait constitué à 6 % de produits plastiques venant de Taïwan, à 7 % des États-Unis, à 10 % de la Corée, à 32 % de Chine et à 34 % du Japon.

Parmi les déchets composant le continent de plastique : flotteurs, bouées, sceaux, conteneurs, jerrycans, caisses à poisson, etc.- Photography Magnus Larsson / Getty Images©
Le vortex de déchet : une responsabilité commune
Certes, la récente étude sur le continent de plastique peut sembler pointer du doigt quelques pays industrialisés et le secteur de la pêche ; pourtant, face aux pollutions océaniques, tous les continents ont leur part de responsabilité. Ce sont les courants marins qui emprisonnent les détritus qui, eux, viennent de plusieurs points pour former la plaque de déchets dans le Pacifique Nord.
Et même si ce n'est pas pour finir directement dans le vortex de déchets, la pollution des océans existe sur tous les continents ; du Pacifique Nord à l'océan Indien. À titre indicatif, il faut savoir que les mers et océans, devenus des poubelles de sacs plastiques et ordures ménagères, accueillent chaque année plusieurs millions de tonnes de déchets plastiques. Le continent de plastique, quant à lui, se compose de bouteilles plastiques, de filets, d'ordures ménagères et autre accumulation de déchets qui flottent sur 3,5 millions de km².
La pollution, des conséquences pour l'écosystème
Malgré les alertes de l'océanographe et le spectacle affligeant du continent de plastique, les actions et les prises de conscience sur la pollution des mers semblent tarder. Si bien qu'avec les tendances et l'évolution de la situation, ce sera 29 millions de tonnes métriques de déchets plastiques qui seront déversés dans les mers et les océans en 2040.
Les premiers à souffrir de cette plaque de déchets c'est encore la faune. Le cas des tortues qui veut traverser les océans est sans doute le plus connu et le plus marquant. Les gros morceaux de déchets constituent des pièges et les petits morceaux, du poison. Et cette situation, tous les animaux la partage ; et même ceux qui volent, notamment, ceux qui pêchent.
L'équilibre environnemental à restaurer
Les tourbillons qui modèlent le septième continent sont sur le chemin des animaux aquatiques. Du plancton jusqu'aux plus gros mammifères marins, tous sont à la merci des filets, des sacs, des bouteilles ; le tout sur une superficie qui fait six fois la France.
Des décisions ont été prises pour l'environnement : mise en place du recyclage, sensibilisation sur le danger écologique des accessoires en plastique à usage unique, mise au point de produits biodégradables, etc. ; ce qui n'a pourtant pas diminuer le flux de déchets jetés dans l'océan ou la taille du continent de plastique. Si les sirènes d'alarme ne font qu'écho, les prévisions de grands nombres d'océanographes tendent vers une mise en bouteille prochaine et générale à venir de la planète bleue.
Avec ETX/AFP Relax News