Les ours polaires meurent de faim et pourraient disparaître complètement plus rapidement que ce que les scientifiques ne le pensaient, d'après une nouvelle étude.

Publiée jeudi dans le journal Science, l'étude a été réalisée par des chercheurs qui ont équipé neuf ours polaires de colliers pour enregistrer leur niveau d'activité pendant onze jours. Ils ont découvert que les mammifères souffraient de pénuries extrêmes de nourriture.

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En conséquence du changement climatique, la mer de glace Arctique fond et oblige les ours à faire plus de kilomètres et à dépenser plus d'énergie pour attraper leurs proies.

Le but de l'étude était de mieux comprendre quels sont changements du niveau de la mer et la façon dont ils impactent les ours polaires

L'étude de trois ans menée par le US Geological Survey et l'Université de Californie de Santa Cruz, a montré que les ours polaires se déplacent 1,6 fois plus que ce que les précédentes études n'avaient trouvé. Ces déplacements accrus pour la recherche de nourriture leur laisse moins de calories que ce dont ils ont besoin.

« Le but de l'étude était de mieux comprendre quels sont changements du niveau de la mer et la façon dont ils impactent les ours polaires » a déclaré Anthony Pagano, un chercheur principal pour l'étude.

« Nous voulions comprendre quels sont les mécanismes de base en jeu, ce que les ours polaires font sur la glace et quels sont leurs besoins en énergie ».

L'étude a montré que pour qu'un ours polaire puisse maintenir son niveau d'énergie, il lui faudrait 12 325 calories par jour, soit environ un phoque adulte tous les dix jours.

Au cours de l'étude, quatre de neuf ours n'ont pas atteint ce niveau de calories et ont perdu une masse cumulée de 20 kg, ce qui « renforce le niveau de famine des ours polaires » a déclaré Anthony Pagano.

D'après le World Wildlife Fund, les ours polaires passent plus de 50% de leur temps à chasser et réussissent à attraper une proie moins de 2% du temps.

« Je n'ai pas été surprise de voir ces résultats » a déclaré Liz Greengrass, directrice du groupe caritatif britannique Born Free Foundation. « Les ours polaires dépendent des phoques pour leur nourriture et les phoques dépendent de la mer de glace. Le réchauffement climatique fait fondre la glace donc cela entraîne une réaction en chaîne sur la façon dont les ours polaires peuvent survivre ».

« Sans action décisive pour répondre au problème du réchauffement en Arctique, le sort à long terme de cette espèce est incertain » a déclaré Greg Siekaniec, directeur régional de l'agence pour la faune et la flore de l'Alaska.

La mer de glace Arctique en décembre était à son second niveau le plus bas depuis 1979 d'après le Centre National de Données sur la Neige et la Glace.

L'estimation la plus récente des chercheurs de l'USGS de la population d'ours polaires indique que leur nombre a décliné de 40% au cours des dix dernières années, mais un problème fréquent pour les chercheurs est qu'il est difficile d'étudier le comportement des ours polaires dans ces environnements difficiles.

« Nous avons désormais la technologie pour apprendre comment ils se déplacent sur la glace, leurs modèles d'activité et leurs besoins en énergie, donc nous pouvons mieux comprendre les implications de ces changements que nous constatons sur la mer de glace » a-t-il déclaré.