Les émissions mondiales de méthane provenant de l'agriculture et d'autres sources ont augmenté ces dernières années, menaçant les efforts faits pour ralentir le changement climatique, d'après ce qu'a montré une étude internationale.

Des chercheurs menés par le Laboratoire français des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE) ont signalé que les concentrations de méthane dans l'air avaient commencé à augmenter autour de 2007 et avait cru de manière précipitée en 2014 et 2015.

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Pendant cette période de deux ans les concentrations de méthane ont augmenté de 10 ou plus parts par milliard chaque année, par rapport à une augmentation annuelle moyenne de seulement 0,5 parts par milliard au début des années 2000, d'après l'étude, publiée par le Global Carbon Project, qui regroupe des chercheurs climatiques.

Le méthane est bien plus dangereux que le CO2 parce qu'il piège 28 fois plus de chaleur

Marielle Saunois, principal auteur de l'étude et professeur assistant à l'Université de Versailles Saint Quentin, a déclaré que l'augmentation des émissions de méthane pouvait menacer les efforts faits pour limiter le réchauffement climatique.

Un changement rapide nécessaire

« Nous devrions faire plus de choses concernant les émissions de méthane. Si nous voulons rester en-dessous des 2°C d'augmentation des températures, nous ne devrions pas suivre cette voie et nous devrions opérer un changement rapide » a-t-elle déclaré.

Le méthane est bien moins prévalent dans l'atmosphère que le dioxyde de carbone (CO2) ' le principal gaz à effet de serre ' mais est bien plus dangereux parce qu'il piège 28 fois plus de chaleur. Le rapport n'indique pas dans quelle mesure le méthane contribue au réchauffement climatique.

Les émissions de CO2 devraient rester constantes pour la troisième année consécutive en 2016 grâce à la diminution des émissions en Chine, d'après le Global Carbon Project.

Marielle Saunois a déclaré que bien que les raisons à l'origine de l'augmentation du méthane ne sont pas très bien comprises, les sources les plus susceptibles sont l'élevage et les rizières. Les vaches rejettent une grande quantité de méthane et les sols inondés des rizières abritent de nombreux microbes qui produisent ce gaz.

La chercheuse a cité des données provenant de l'Organisation pour la Nourriture et l'Agriculture (FAO) de l'ONU indiquant que le secteur de l'élevage dans le monde avait considérablement augmenté, passant de 1,3 milliards de têtes de bétail en 1994 à 1,5 milliards en 2014, avec une augmentation similaire de la culture du riz dans de nombreux pays asiatiques.

Robert Jackson, co-auteur de l'étude et professeur à l'Université de Stanford, a déclaré que le méthane pouvait provenir de nombreuses sources différentes, y compris des sources naturelles telles que les marécages et d'autres zones humides, mais environ 60% provient des activités humaines, et notamment de l'agriculture.

Une partie plus petite de la contribution humaine, environ un tiers, provient de l'exploration pour les énergies fossiles, où le méthane peut fuir de gisements de pétrole ou de gaz pendant le forage.