L'agriculture est le principal moteur de la déforestation alimentée au niveau mondial par une demande croissante de nourriture, pourtant il est possible de nourrir le monde sans couper les forêts, d'après ce qu'a déclaré l'Organisation de l'ONU pour l'Agriculture et la Nourriture (FAO).

La plupart de la disparition des forêts a lieu dans les régions tropicales du monde, qui ont perdu 7 millions d'hectares de forêts par an entre 2000 et 2010, tout en gagnant 6 millions d'hectares par an de terres agricoles, d'après la FAO dans un rapport.

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Certains pays en Afrique, en Asie et en Amérique Latine ont réussi à changer ce modèle en améliorant les droits sur les terres, en améliorant la production agricole et en protégeant les forêts, d'après la FAO.

Mais il est possible de produire davantage de nourriture sans couper les forêts

« Il y a toujours eu la croyance qu'afin de produire davantage de nourriture pour nourrir la population croissante, il fallait libérer davantage de terres pour l'agriculture » a déclaré Eva Muller, directrice de la Division des Politiques et Ressources Forestières pour la FAO.

Produire plus sans détruire les forêts

« Mais il est possible de produire davantage de nourriture sans couper les forêts » a-t-elle déclaré.

Les Nations Unies estiment que d'ici 2050, le monde aura besoin de nourrir une population de plus de 9 millions d'habitants, contre 7,4 millions aujourd'hui. Cependant, 80% des terres arables sont déjà utilisées au niveau mondial.

Le Chili, le Vietnam, la Gambie et le Ghana font partie de plus de 20 pays qui au cours des vingt dernières années ont amélioré leur sécurité alimentaire en augmentant la production agricole, tout en maintenant voire en augmentant leur couverture forestière, d'après la FAO.

L'un des principaux facteurs clés est l'investissement dans l'agriculture pour augmenter la production.

« L'investissement dans l'agriculture a principalement eu pour objectif d'augmenter la productivité agricole par le biais de l'intensification plutôt que par le déboisement » a-t-elle indiqué.

Une meilleure planification et une augmentation des droits sur les terres, qui contribuent à une meilleure protection des forêts, ainsi qu'une coordination améliorée entre les politiques forestières et agricoles, ont également été importantes.

Les forêts sont importantes pour l'agriculture car elles protègent le sol contre l'érosion, conservent l'eau et réduisent le risque d'inondations, d'après la FAO.

« Dans le passé, l'agriculture était concentrée sur la production de nourriture et la foresterie se concentrait sur autre chose, elles ne se parlaient jamais entre elles et c'est pourquoi leurs politiques finissaient par être contradictoires ».

« Si on cherche vraiment à faire du développement durable, et c'est ce que tout le monde veut, on a besoin des forêts car elles sont essentielles pour réguler le flux de l'eau, stocker le dioxyde de carbone et protéger les sols » a déclaré Muller.

« Sans les forêts, on aura plus ces bénéfices et cela créera encore plus de problèmes sur le long terme ».