Les principaux scientifiques climatiques lanceront une étude cette semaine pour savoir à quel point il serait difficile de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, bien que nombre d'entre eux craignent qu'il ne soit déjà trop tard pour atteindre ce niveau.

Les températures moyennes mondiales à la surface de la terre ont atteint 1°C de plus que la référence en période préindustrielle en 2015. Elles augmenteront de 3°C ou plus d'ici 2100 si les tendances actuelles continuent, d'après ce que montrent de nombreuses prévisions.

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Un sommet sur le climat réunissant 195 nations à Paris en décembre a demandé au Groupe Intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'Evolution du Climat (GIEC) de rédiger un rapport en 2018 sur la limitation du réchauffement à 1,5°C par rapport au niveau préindustriel. Le GIEC a commencé une réunion de trois jours à Nairobi lundi pour réfléchir aux moyens à mettre en 'uvre pour atteindre ce résultat.

Les températures moyennes mondiales à la surface de la terre ont atteint 1°C de plus que la référence en période préindustrielle en 2015

Un objectif ambitieux

« Savons-nous comment ? Non. C'est vraiment un projet ambitieux » a déclaré Christiana Figueres, la directrice climatique de l'ONU, lors d'une conférence à Londres lundi.

Paris a fixé un objectif de limitation des températures à la surface pour atteindre un niveau « bien en-dessous de 2°C » tout en « poursuivant les efforts » pour atteindre l'objectif de 1,5°C. Les documents préparés pour la réunion de Nairobi indiquent que la littérature scientifique sur le sujet est relativement légère.

De nombreux scientifiques se sont à peine concentrés sur l'objectif de 1,5°C, reconnaissant qu'il nécessiterait des réductions irréalistes des émissions. Les experts disent que le GIEC se conformera à la requête de Paris.

« Je ne vois pas comment ils peuvent dire 'Non' » a déclaré David Victor, un professeur de relations internationales à l'Université de Californie. « Mais je ne vois pas comment ils peuvent dire 'Oui' sans plisser des yeux ».

« 1,5°C pour rester en vie »

Certaines études du GIEC suggèrent que l'objectif de 1,5°C sera faisable si le monde développe des technologies low-cost plus tard au cours du siècle pour extraire les gaz à effet de serre de l'atmosphère.

De nombreuses nations pauvres, craignant que la fonte de la glace ne fasse augmenter le niveau des mers et inondent leurs côtes, font campagne pour « 1,5°C pour rester en vie ».

« Mon inquiétude est que le rapport de 2018 pourrait contenir de nombreuses informations sur la difficulté qu'il peut y avoir à atteindre l'objectif de 1,5°C, pour relativement peu de bénéfices » a déclaré Myles Allen, un professeur de l'Université d'Oxford.

Il a noté que les pays étant les plus favorables à la limite de 1,5°C, y compris les petits Etats insulaires tels que les îles Marshall ou les Maldives, veulent en souligner les avantages.

Limiter le réchauffement à 1,5°C plutôt que 2°C limiterait par exemple l'augmentation du niveau des mers, la fonte de la mer de glace Arctique, les dommages sur les récifs de corail, et l'acidification des océans, d'après les études du GIEC.