Le monde risque de devoir dépenser près de 250 milliards de dollars uniquement pour surveiller les objectifs de développement de l'ONU pour 2030, détournant de l'argent pouvant être utilisé pour des objectifs comme l'éradication de la pauvreté ou la protection de l'environnement, d'après une étude publiée mercredi.
Le rapport indique que les gouvernements devraient réduire considérablement une liste actuelle comptant 169 objectifs pour 2030 pour éviter les dépenses exorbitantes liées à la collecte de statistiques. Un responsable de la Banque Mondiale a contesté l'étude, affirmant que les estimations de coût étaient trop élevées.
Les dirigeants mondiaux doivent établir de nouveaux objectifs de développement durable, tels que l'amélioration de la santé et de l'accès à l'énergie, alors que les objectifs actuels du Millénaire pour la réduction de la famine et de la pauvreté expirent en 2015.
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C'est un signal de rappel pour éviter les demandes coûteuses sur le système mondial  |
Le rapport, rédigé par Morten Jerven, un expert du développement pour l'Université Simon Fraser au Canada, estime que chaque nouvel objectif coûtera 1,5 milliards de dollars s'il est suivi par voie de sondages et de recensement des ménages, des standards de vie et de la santé.
Cela signifie un total de 254 milliards de dollars pour les 169 objectifs actuellement prévus, soit deux fois la quantité de dons d'aide annuelle alloués par les nations développées dans le monde. De nombreuses nations en développement, notamment en Afrique subsaharienne, ont besoin d'aide pour aider à améliorer la collecte de données.
« Si vous voulez être sérieux quand vous surveiller le développement' vous devez réduire la liste » d'objectifs, a déclaré Morten Jerven à propos de son étude pour le Centre de Consensus de Copenhague, qui cherche à fixer un prix sur les défis allant de la lutte contre la malaria jusqu'au changement climatique.
L'étude indique que les coûts de la collecte de données sont élevés, même avec l'aide d'Internet et des technologies modernes. Les Etats-Unis ont dépensé 13 milliards de dollars pour leur dernier recensement de 2010 d'après l'agence américaine Government Accountability Office.
Les données fiables sont essentielles pour juger les besoins de développement d'après lui. En avril, par exemple, le Nigéria a soudainement dépassé l'Afrique du Sud comme plus grande économie après une révision des statistiques qui a permis de constater que le pays avait presque doublé son produit intérieur brut.
Gabriel Demombynes, responsable de la Banque Mondiale, a déclaré que l'estimation de Morten Jerven de 1,5 milliards d'euros par objectif surestimait les besoins futures, notant que l'ONU avait exhorté en 2013 une « révolution des données » pour maîtriser les nouvelles technologies.
Et il a déclaré que les agences nationales de statistique de nombreuses nations à moyens revenus étaient plus avancées que les estimations de Morten Jerven.
« Le coût pour les donneurs internationaux de remplir les lacunes restantes dans les études est gérable ' de l'ordre de 300 millions de dollars par an » a-t-il écrit pour le Centre de Consensus de Copenhague.
Les objectifs suggérés par l'ONU pour 2030 comprennent l'éradication de la pauvreté, avec des objectifs visant à faire cesser la pire pauvreté de moins de 1,25 dollars par jour pour vivre, et à réduire d'au moins de moitié la proportion des individus vivant dans une forme de pauvreté.
Bjorn Lomborg, directeur de Centre de Consensus de Copenhague, a déclaré les Nations Unies devraient limiter les objectifs ou risquer de détourner l'argent des dépenses de la santé ou d'eau potable.
« C'est un signal de rappel pour éviter les demandes coûteuses sur le système mondial ».