83% des citoyens et 91% des dirigeants d'entreprise estiment que la transition énergétique aura un impact positif à long terme. Ce sont les résultats de de la grande enquête sur la transition énergétique présentés au Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) par la Fondation Européenne pour le Climat en partenariat avec Harris Interactive.
Pour rappel, le CESE a voté des avis sur la transition énergétique et l'efficacité énergétique en janvier 2013. L'institution présentera un nouveau projet d'avis suite à une saisine gouvernementale sur la « transition énergétique dans les transports » le 10 juillet 2013 et un projet d'avis sur le financement de la transition écologique et énergétique le 10 septembre 2013, peut-on lire dans un communiqué de presse.
Anne-Marie Ducroux, Présidente de la section de l'environnement et représentante du CESE au débat national sur la transition énergétique, déclare : « cette enquête est l'occasion de mieux comprendre la perception des défis de la transition énergétique par les Français et les dirigeants d'entreprises. Elle se révèle très cohérente avec plusieurs fortes recommandations du CESE ainsi confirmées par le sondage ».
En effet, ce qu'on peut retenir :
1. Maturité et urgence : très majoritairement, les Français disent avoir compris et partager les grands enjeux de la transition énergétique et son urgence (pour 85 % des Français et 81 % des dirigeants), ainsi que ses différentes dimensions.
2. Prêts et actifs : si l'on en croit les résultats de l'enquête, les Français sont déjà engagés dans leur quotidien dans la transition énergétique ou prêts à le faire (93 % des Français sont pour les écogestes d'abord et 97 % des dirigeants d'entreprise). C'est un point très encourageant.
3. Perception environnementale : l'enjeu environnemental de la transition énergétique est partagé à même hauteur par le grand public et les dirigeants d'entreprise, creusant l'écart avec les enjeux géopolitiques, sociaux et économiques. La perception de la nécessité de limiter les pollutions et risques environnementaux, d'anticiper la diminution des ressources et de lutter contre le réchauffement climatique obtient des Français des scores élevés de 96 à 89 %.
4. Energies renouvelables : elles sont très largement perçues comme solution de la transition énergétique, à développer pour 69 % des Français, avant l'efficacité ou la sobriété énergétique. Et pour 69 % des chefs d'entreprises elles seraient un atout de compétitivité.
5. Emploi : 58 % des Français estiment que la transition énergétique peut avoir un impact positif sur l'emploi. Les dirigeants d'entreprise sont 80 % à voir des impacts positifs par l'adaptation à de nouveaux métiers et 65 % par la formation et la qualification des salariés.
6. Perspectives : deux tiers des dirigeants pensent que la transition énergétique aura des conséquences positives sur l'attractivité des entreprises françaises et des produits et services, 88 % anticipent des impacts positifs sur l'innovation technologique, et 78 % pensent qu'elle ouvrira de nouveaux marchés.
7. Inquiétudes financières : coûts à court terme, absence ou faiblesse des incitations financières, craintes de fortes hausses d'impôts, non rentable individuellement à long terme ? Les inquiétudes financières des Français sont fortes. En écho, les premiers leviers cités par eux sont financiers. Pour 76 % des dirigeants d'entreprises, le manque de moyens financiers est cité en premier frein.
8. Inquiétudes politiques : les Français voient comme deuxième obstacle à une véritable évolution, le risque de manque de volonté politique des pouvoirs publics et de manque de soutien de la démarche engagée. Seuls 25 % disent faire confiance au Gouvernement pour mener à bien la transition énergétique. 63 % des dirigeants d'entreprise disent quant à eux compter sur les dirigeants politiques à égalité avec l'Union européenne et les scientifiques.
9. En phase : nombre des résultats exprimés montrent que les recommandations formulées par le CESE au nom de la société civile coïncident avec les préoccupations et attentes des Français, dont notamment :
a. La nécessité d'agir maintenant pour 85 % des Français ;
b. Le CESE a souligné combien les questions d'emplois manquaient généralement aux scenarios énergétiques. Or pour 94 % des Français, la transition énergétique passe par le développement de nouveaux secteurs d'activités économiques et pour 92 % d'entre eux, par une adaptation à de nouveaux métiers.
c. La mobilité, les transports, le nombre et la distance des déplacements professionnels et personnels apparaissent importants dans l'enquête ; le CESE a montré combien cette question restait à traiter, compte tenu de son poids dans la transition énergétique notamment. 72 % des Français, indiquent être prêt à changer ses modes de déplacement et 71 % à réduire le nombre et la distance de leurs déplacements. Les dirigeants d'entreprise citent également en premier la réduction et transformation des déplacements (62 %).
d. 90 % des dirigeants d'entreprise plébiscitent la réduction de TVA à 5 % pour les travaux d'efficacité énergétique au même titre que les produits et services de première nécessité.
e. Les crédits d'impôt pour favoriser les actions en faveur de la transition énergétique recueillent 90 % d'intérêts des dirigeants d'entreprises, conditionner les aides publiques recueillent 86 %, l'utilisation les recettes des quotas mis aux enchères dans le cadre d'ETS recueillent 59 %
10. Transition, du court au long terme : seuls 19 % des Français voient des avantages à court terme à la transition énergétique contre 83 % à long terme.
« Les enjeux environnementaux sont très bien intégrés mais je note la différence entre une perception positive et nécessaire de la transition énergétique sur le long terme et une forme d'inquiétude sur le court terme. Cela doit interpeller et renforcer les acteurs politiques, économiques, associatifs, par-delà la diversité des points de vue et des intérêts de chacun, dans leur rôle d'accompagnement de ces mutations », conclut Le Président du CESE, Jean-Paul Delevoye.