L'énergie consommée par les grandes villes 'provenant principalement du charbon et du pétrole pour alimenter les bâtiments, les voitures et autres appareils- produit une chaleur excessive qui s'introduit dans les courants atmosphériques et influence les températures sur plusieurs milliers de kilomètres, d'après ce qu'a montré une nouvelle étude.

Ce que l'on appelle la « chaleur perdue » qui s'échappe des bâtiments, des véhicules et d'autres sources dans les grandes villes de l'Hémisphère Nord, rendent l'hiver plus chaud sur de grandes régions du nord de l'Asie et du Nord de l'Amérique, d'après un rapport publié dimanche dans le journal Nature Climate Change.

Publicité

Ce phénomène est différent de ce que l'on a longtemps appelé l'effet insulaire de chaleur urbaine, désignant le fait que les bâtiments, les routes et les trottoirs retiennent la chaleur de la journée et rendent les zones urbaines plus chaudes que la campagne environnante.

La chaleur perdue générée par cette combustion dans les villes pourrait changer les régimes atmosphériques pour faire augmenter ou abaisser les températures dans des régions éloignées

Cependant, la chaleur perdue libérée par la combustion des carburants fossiles semble changer les régimes de circulation de l'air et a ensuite une influence sur les courants atmosphériques et océaniques, y compris le jet stream.

La combustion de carburants fossiles envoie également le dioxyde de carbone dans l'atmosphère, contribuant au réchauffement climatique.

Mais l'auteur de l'étude, Aixue Hu du Centre National pour la Recherche Atmosphérique du Colorado, a déclaré dans un communiqué que la chaleur perdue générée par cette combustion dans les villes pourrait changer les régimes atmosphériques pour faire augmenter ou abaisser les températures dans des régions éloignées.

Certains endroits éloignés se réchauffent de près de 1,8°C en conséquence, d'après l'étude. Mais certaines parties de l'Europe se refroidissent légèrement, notamment à l'automne, à cause de la façon dont la chaleur perdue fait changer la circulation atmosphérique.

L'impact sur les températures mondiales moyennes est négligeable, du fait de la quantité totale de chaleur perdue provenant des activités humaines ne représente qu'un tiers des 1% de la quantité totale de chaleur transportée vers les latitudes élevées par les courants atmosphériques et océaniques.

Mais cette chaleur perdue provenant des villes et la façon dont elle se déplace pourrait aider à expliquer pourquoi certains endroits sont plus chauds en hiver que ce que prévoient les modèles informatiques climatiques, d'après ce qu'ont déclaré les chercheurs, et suggère que ces modèles soient ajustés pour prendre en compte cet effet.

« Nous avons enregistré ce réchauffement climatique des régions en altitude au cours des cinquante dernières années » a déclaré le principal auteur de l'étude, Guang Zhang, de l'Institution Scripps d'Océanographie. « Mais les modèles informatiques n'ont pas été capables jusqu'à présent de prendre en compte la totalité du réchauffement observé ».

En ajoutant l'influence de la chaleur perdue des grandes villes à leurs simulations informatiques, les chercheurs ont pu trouver une cause probable de toute cette chaleur supplémentaire, a déclaré Guang Zhang.