Le groupe allemand Puma a annoncé le lancement prochain d'une collection de chaussures et de vêtements biodégradables lundi, dans le cadre d'une initiative visant à devenir leader en matière de protection de la nature alors que le groupe tente de rattraper le chiffre de ventes de ses rivaux Nike et Adidas.
Puma, félicité par les Nations Unies comme étant un leader en matière de limitation de son impact environnemental, a également déclaré qu'il élargirait sa prise en compte des coûts de sa pollution de l'air, de ses émissions de gaz à effet de serre, de ses déchets et de sa consommation d'eau.
« Nous avons décidé que la durabilité était une mégatendance » a déclaré le directeur exécutif Franz Koch, lorsqu'on lui a demandé si l'innovation aiderait à tirer Puma vers le haut, alors que la compagnie est toujours la troisième au classement des ventes d'équipements sportifs derrière Nike et Adidas.
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Sur le long terme, tout cela devra être standardisé, tout comme nous nous sommes habitués à voir les calories sur nos produits alimentaires |
Protéger la nature et devenir plus compétitifs
« Nous voulons contribuer à un monde meilleur. En même temps, nous voulons aussi rattraper notre avantage compétitif » a-t-il déclaré. Le groupe a parié sur le fait que les consommateurs seront attirés par ces nouveaux produits écologiques.
La nouvelle collection, qui sera mise en vente en 2013, inclut des baskets et des T-shirts biodégradables ainsi que des sacs à dos et des vestes de survêtements en plastique recyclable. A la fin de leur durée de vie, les produits peuvent être rendus au magasin pour traitement et recyclage.
Franz Koch a déclaré que c'était une « petite collection » de 22 produits et a refusé de prédire les volumes de ventes.
La semelle de la basket sera composée de plastique biodégradable et le haut de coton organique. Après être passé dans un broyeur, cette chaussure se transformera en compost en six à neuf mois.
Kanz Koch a déclaré que le terme « biodégradable » ne signifiait pas que les produits n'étaient pas durables. « Vous ne pouvez pas vous contenter de les jeter dans un jardin à la maison, de creuser un trou et d'espérer qu'un arbre va pousser » a-t-il indiqué.
Le groupe a également déclaré qu'il commençait à évaluer l'impact environnemental des produits individuels. Une étude réalisée l'an dernier estimait que le groupe avait eu un impact de 145 millions d'euros sur la nature en 2010.
Par ailleurs, un nouveau T-shirt biodégradable aura un coût environnemental de 2,36 euros en termes de gaz à effet de serre, de consommation d'eau, de production de déchets et de pollution de l'air associés à sa production, contre 3,42 euros pour un T-shirt conventionnel.
Sensibiliser les consommateurs
Ces chiffres visent à sensibiliser les consommateurs à l'impact environnemental de leurs choix et à les guider vers des options moins dommageables : Puma n'ajoutera pas le coût environnemental à ses prix de vente.
« Sur le long terme, je pense que tout cela devra être standardisé, tout comme nous nous sommes habitués à voir les calories sur nos produits alimentaires » a déclaré Jochen Zeitz, président de Puma.
Les chiffres montrent aussi que 100 000 paires de baskets biodégradables rempliraient 12 camions de déchets pendant la production et le traitement, contre 31 camions pour le même nombre de baskets Puma traditionnelles.
Jochen Zeitz a reconnu « qu'un grand nombre de personnes pensent que c'est un risque » de mentionner la pollution lorsqu'on essaye de vendre un produit. « Je pense que c'est un risque de ne pas en parler » a-t-il ajouté. « C'est notre opportunité en tant qu'entreprises d'être transparentes ».
Pavan Sukhdev, qui a dirigé l'Initiative Economie Verte de l'ONU entre 2008 et 2011, a souvent considéré Puma comme un leader en la matière. Il a déclaré le mois dernier que Puma avait fait « du bon travail en matière de transparence, de mesures et de rapports » des coûts de ses activités pour la nature.
Jusqu'à présent Pavan Sukhdev a déclaré que seulement les entreprises dont le turnover représente moins de 5% de l'économie mondiale avaient mis en place des manières d'estimer leur impact sur l'environnement, depuis leur production de déchets jusqu'à leur consommation d'énergie.