Les perturbateurs endocriniens ont été reconnus comme enjeu international émergent, lors de la 3ème conférence internationale sur la gestion des produits chimiques (ICCM3), qui s'est tenue du 17 au 21 septembre derniers.

Les perturbateurs endocriniens sont enfin reconnus comme enjeu international émergent

L'aboutissement à cette déclaration représente un résultat historique qui ouvre la voie à une action internationale concertée contre les dangers des PE.

Publicité

Notons qu'alors que le Parlement européen s'apprête à voter en février 2013 un rapport intitulé "Protection de la santé publique contre les perturbateurs endocriniens", la DG Sanco de la Commission européenne vient de saisir l'Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) afin qu'elle établisse la future définition réglementaire de ces substances chimiques de synthèse accusées de provoquer notamment des dysfonctionnements hormonaux. Les enjeux qui entourent cette saisine dépassent le cadre sanitaire pour embrasser celui de l'économie de certains lobbys, peut on lire dans un communiqué de presse.

Perturbateurs endocriniens : l'Efsa va elle bouleverser le processus législatif en cours ?

Et la suite ?

Le consensus prévoit :

1.    l'échange d'informations et d'expertises en vue de permettre aux parties prenantes de réduire les expositions aux perturbateurs endocriniens.

2.    Il met aussi l'accent sur les outils de prise de conscience et de transmission pour permettre aux pays les moins développés de faire face aux enjeux des PE.

3.    Le texte est enfin une reconnaissance internationale des « effets négatifs potentiels des perturbateurs endocriniens sur la santé  humaine et l'environnement » et de « la nécessité  de protéger les êtres humains et les écosystèmes et leurs éléments constitutifs qui sont particulièrement vulnérables ».

« Il est tout à fait anormal que ce genre de saisine intervienne en plein milieu du processus législatif. L'Efsa est une agence qui manque encore de transparence, et qui s'est illustrée dans de nombreux cas de conflits d'intérêts. Il y a de très grands risques que les experts qui se pencheront sur la question des perturbateurs endocriniens soient de mèche avec l'industrie, qui n'a pas intérêt à ce que l'Europe retienne une définition large des perturbateurs endocriniens. C'est clairement une man'uvre du lobby agrochimique ! En effet, ce dernier veut un nombre restreint de perturbateurs endocriniens clairement définis. Nombreux sont les produits de consommation courante qui en contiennent. Si une définition large est retenue, cela nuira au commerce de ces industries», explique Michèle Rivasi, vice présidente du groupe des Verts au Parlement européen.