Les problèmes de sécurité alimentaire causés par le changement climatique et l'acidification des océans affecteront le plus sévèrement les petites îles et les nations côtières, d'après ce que le groupe de défense de l'environnement Oceana a déclaré lundi.

Les îles des Comores dans l'Océan Indien sont en tête du classement -réalisé par l'organisation- des nations les plus vulnérables aux effets combinés des émissions de dioxyde de carbone et des températures de l'océan plus élevées, ainsi que de l'acidité accrue de l'eau des océans au niveau mondial.

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Les Comores, le Togo, les îles Cook, Kiribati et Erythrée dans le top 5

Les nations qui dépendent largement des fruits de mer et des poissons comme source de protéines dans leur régime alimentaire pourraient donc se voir confrontées à une insécurité alimentaire accrue, les coquillages tels que les huîtres, les moules et les palourdes étant particulièrement vulnérables à ces impacts du changement climatique sur les océans, d'après le rapport du groupe.

L'acidification des océans aurait progressé de 30% depuis le début de la révolution industrielle

Le Togo, les îles Cook, Kiribati et Erythrée figurent au top 5 du classement des nations les plus vulnérables à ce problème de sécurité alimentaire publié dans le rapport d'Oceana.

« La plupart des nations qui souffriront le plus ne sont pas vraiment responsables du changement climatique » indique l'auteur de l'étude, le scientifique marin Matthew Huelsenbeck, ajoutant que celles les plus touchées dépendent des pêcheurs de petite échelle qui ne sont pas équipés pour poursuivre les poissons qui fuient le changement climatique en se repliant dans les eaux plus profondes, plus froides et plus distantes.

L'acidification des océans, un sujet mondial de discussion 

Le rapport coïncide avec le troisième « Symposium sur l'Océan dans un Monde avec un Taux élevé de CO2» qui avait lieu dans la ville de Monterey en Californie, et dont le thème principal de discussion est l'acidification accrue des océans.

Ce symposium, qui a lieu du 24 au 27 Septembre, a pour objectif d'attirer plus de 300 des principaux scientifiques marins du monde pour discuter de l'impact de l'acidification des océans sur les organismes, les écosystèmes marins et les cycles biogéochimiques.

Le symposium discutera également des conséquences socioéconomiques de l'acidification des océans, y compris des implications en matière de gestion et de politiques.

En effet, l'océan absorbe près de 25% des émissions de CO2 rejetées dans l'atmosphère, ce qui a pour conséquence de produire de l'acide carbonique lors du processus de dissolution du CO2 dans l'eau de mer. L'eau de mer devient de ce fait plus corrosive et perturbe le comportement et la physionomie de plusieurs espèces marines.

Le Groupe Intergouvernemental d'experts des Nations Unies sur l'Evolution du Climat devrait publier en 2014 un rapport sur l'acidification de l'océan, qui selon le symposium a progressé de 30% depuis le début de la révolution industrielle.

L'acidification des océans a pour conséquence de blanchir les coraux, de ramollir les coquilles des crustacés et de rendre les espèces marines moins résistantes et plus vulnérables de manière générale.

Par conséquent, cela pourrait avoir un effet catastrophique pour la pêche et donc pour la sécurité alimentaire des pays dépendant principalement des ressources naturelles marines pour leur alimentation.