Les espèces d'animaux vivant dans des portions de forêts tropicales coupées du reste de la forêt par des fermes, des routes ou des villes, s'éteignent plus rapidement que ce que les scientifiques ne le pensaient, d'après une étude académique publiée mardi.

« Nous avons découvert un rythme stupéfiant d'extinctions locales » indiquent des chercheurs britanniques et brésiliens dans une étude publiée dans le journal scientifique en ligne PLOS ONE.

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Ils ont visité 196 fragments de ce qui était autrefois une forêt géante et préservée dans l'est du Brésil sur la côte Atlantique, et qui a été hachée par des décennies de déforestation pour faire de la place à l'agriculture.

Au Brésil, les animaux survivent mieux dans cinq fragments de forêts qui ont été protégés comme des parcs nationaux.

Chaque portion isolée de forêts, d'une superficie allant de la taille d'un terrain de football à plus de 5000 hectares, compte en moyenne seulement quatre des 18 types de mammifères que les experts ont recensé.

Le pécari à lèvres blanches, une espèce similaire aux cochons, « a complètement disparu, et les jaguars, les tapirs, les singes araignées laineux et les tamanoirs sont presque éteints » indiquent les scientifiques dans leur étude.

Les estimations normales de déclin de la biodiversité, basées sur la taille des portions isolées de forêts, prédisaient des taux de survie plus importants. Mais ces tendances ont sous-estimé les pressions continues exercées par les activités des hommes, telles que la chasse et les incendies.

« C'est une mauvaise nouvelle pour la conservation » a déclaré le Professeur Carlos Peres, de l'Université d'East Anglia en Grande-Bretagne. De nombreux animaux ont disparu même dans ce qui correspond à de grandes zones de forêts ayant encore une canopée préservée.

Le taux de disparition des espèces dans la zone étudiée 'la région de Forêt Atlantique qui couvre 250 000 km², soit la taille de la Grande-Bretagne ou de l'Etat américain du Michigan, pourrait être similaire dans d'autres pays tels que l'Indonésie, le Ghana ou Madagascar, a déclaré Carlos Peres.

Les scientifiques ont exhorté à une meilleure conservation des espèces. Au Brésil, les animaux survivent mieux dans cinq fragments de forêts qui ont été protégés comme des parcs nationaux. « Cet article est un appui clair à la protection de plus de zones » a ajouté le scientifique.

Des mesures visant à donner une valeur économique aux forêts pourraient aider, par exemple en les incluant dans la lutte contre le changement climatique.

Les forêts absorbent le dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre, pendant leur croissance, et le relâchent lorsqu'elles brûlent ou pourrissent.

Entre 12 et 20% des gaz à effet de serre rejetés par les hommes proviennent de la déforestation.

Près de 200 nations cherchent des manières de protéger les forêts au moyen d'un programme des Nations Unies appelé REDD (Réduction des Emissions provenant de la Déforestation et de la Dégradation des Forêts), qui fixerait un prix sur le dioxyde de carbone stocké dans les arbres dans les nations en développement, par exemple en introduisant les forêts dans des systèmes de bourse du carbone et de permis d'émissions.

Carlos Pertes a déclaré que la « dégradation » dans le jargon des Nations Unies faisait principalement référence au déboisement mais devrait être étendue pour couvrir les menaces qui pèsent sur la biodiversité.