Le sable du désert, le sel marin et la cendre volcanique ainsi que d'autres formes de pollution naturelle viennent s'ajouter aux niveaux croissants de poussière qui souillent l'air et rendent plus difficile, notamment pour les pays méditerranéens, d'atteindre les objectifs fixés par l'Union Européenne en matière de pollution de l'air.

Un rapport publié cette semaine par l'Agence Européenne pour l'Environnement a montré que les plus hauts niveaux de polluants naturels étaient concentrés en Espagne, qui pâtit souvent de feux de forêts, comme cela a été le cas au cours du mois.

Publicité

Des 42 cas en Espagne où les niveaux de pollution ont été signalés comme étant supérieurs à la limite légale, 18 ont été causés par une pollution naturelle, d'après le rapport, qui est la première étude européenne de ce genre.

De temps en temps, il y a des phénomènes avec des taux très élevés de matières particules qui ne peuvent pas être expliquées par des sources locales

L'Observatoire de la Durabilité a déclaré que la proximité avec le Sahara rendait la péninsule Ibérique particulièrement vulnérable à ces phénomènes.

« Cela s'aggravera avec la désertification causée par le changement climatique dans la péninsule, faisant de ce sujet une question très importante en Espagne » a déclaré le groupe dans un communiqué.

Dix autres pays, dont Chypre, la Grèce et l'Italie, ont également signalé une pollution de l'air supérieure à la limite légale à cause des particules naturelles.

« Cette analyse montre que les autorités devraient faire des efforts supplémentaires pour réduire la pollution de l'air qu'ils peuvent contrôler, parce que l'effet cumulatif de particules naturelles et de particules créées par les hommes peut nuire à la santé humaine » a déclaré Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l'Agence Européenne pour l'Environnement.

Tandis que la pollution venant des projections marines et du sable résulte sur un phénomène naturel, 90% des feux de forêts sont causés par les hommes, d'après les estimations de l'organisation de recherche de l'Union Européenne.

Mais si le vent transporte la fumée et les particules des feux vers d'autres pays, alors ces pollutions sont classifiées dans la catégorie des pollutions naturelles.

« De temps en temps, il y a des phénomènes avec des taux très élevés de matières particules qui ne peuvent pas être expliquées par des sources locales » a déclaré Panos Hadjinicolaou, un chercheur à l'Institut de Chypre.

L'Organisation Mondiale pour la Santé a fait état de problèmes liés à l'exposition sur le court terme qui peuvent causer des difficultés respiratoires, tandis qu'une exposition sur le long terme peut diminuer les fonctions pulmonaires et réduire l'espérance de vie.

L'Observatoire de la Durabilité a signalé que les particules repérées en Espagne avaient été associées à des cas d'asthme chez les enfants et de décès prématurés.

Adoptée pour la première fois en 2005, la Directive pour la Qualité de l'Air de l'Union Européenne fixe pour objectif une réduction de 20% de la pollution de l'air d'ici 2020.

La directive autorise les Etats membres à soustraire la pollution de sources naturelles des chiffres qu'ils signalent à la Commission Européenne, mais chaque pays mesure ses polluants « anthropogènes » et sa pollution naturelle de manière différente.