La Grande Barrière de Corail, icone de l'Australie, est directement menacée par le développement industriel et pourrait être inscrite à la liste des sites « en danger » du patrimoine mondial de l'humanité l'an prochain, d'après un rapport des Nations Unies publié cette semaine.
Faisant référence à une étude de la plus grande structure vivante du monde qui a été réalisée en Mars dernier, l'UNESCO a recommandé qu'« en l'absence de progrès substantiels », son comité pour le Patrimoine Mondial envisagerait une telle inscription en Février 2013.
Parmi les facteurs de pression qui pèsent sur la barrière de corail, on note le développement côtier, les ports, les installations de gaz naturel liquéfié, le climat extrême, le passage des bateaux et la mauvaise qualité de l'eau, a indiqué l'UNESCO.
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Malgré des succès en matière de management, il y a eu un déclin continu de la qualité dans certains endroits  |
La valeur universelle de la Barrière de Corail est menacée, et une action décisive est nécessaire pour garantir sa conservation sur le long terme » indique l'UNESCO.
Les organisations australiennes en charge de la gestion de la grande barrière de corail ont adopté des pratiques de grande qualité, a indiqué l'UNESCO, mais « malgré des succès en matière de management, il y a eu un déclin continu de la qualité dans certains endroits » de la barrière de corail.
L'Etat du nord-est de l'Australie du Queensland, où la barrière de corail est située, est l'une des régions du pays se développant le plus vite.
Les activités terrestres sont économiquement importantes pour les opérations minières du charbon, tandis que le récif lui-même est une grande attraction touristique.
Ces dernières années, les critiques ont souligné les dangers menaçant la barrière de corail et posés par le développement industriel, notamment depuis 2010, lorsqu'une carrière de charbon chinoise a empiété sur une partie de la barrière de corail.
Dans son rapport, l'UNESCO a mentionné des projets pour des installations de gaz naturel liquéfié à Curtis Island, et un développement en cours du port à charbon de Gladstone.
Les futurs plans d'infrastructure portuaire devraient être limités « aux ports existants et depuis longtemps établis » dans la région.
L'UNESCO a demandé la définition d'objectifs clairs et juridiques pour le maintien et la restauration de l'état de la barrière de corail, et a indiqué que l'approbation de nombreux projets de développement ces dernières années était un vrai sujet de préoccupation.
« Etant donné les taux élevés d'approbation au cours des douze dernières années, cette échelle sans précédent de développement affectant pleinement ou potentiellement la région représente un sujet d'inquiétude important pour la conservation sur le long terme » a-t-il ajouté.
Le parti des Verts, très influent politiquement en Australie, et qui soutient la Premier Ministre Julia Gillard et son gouvernement minoritaire, a répondu au rapport en appelant l'Australie à réduire sa dépendance au charbon pour sa production énergétique.
Le Ministre de l'Environnement de l'Australie, Tony Burke, a reconnu que le changement climatique et le développement côtier représentaient des menaces immédiates pour la barrière de corail, mais a indiqué que le rapport n'était pas une grande surprise.
« La mission de l'UNESCO en Mars a reconnu que notre gestion de la zone du Patrimoine de l'Humanité de la Grande Barrière de Corail était toujours considérée comme faisant partie des bonnes pratiques » a indiqué Tony Burke dans un communiqué.
Le Comité pour le Patrimoine Mondial de l'Humanité discutera du rapport lorsqu'il se réunira à Saint Petersbourg, au cours du mois.