Un guide méthodologique pour aider les préventeurs à caractériser, dans une ambiance de travail, les potentiels d'émission de nanoparticules lors d'opérations mettant en 'uvre des nanomatériaux, vient d'être élaboré par un groupe de travail composé de l'INERIS, du CEA et de l'INRS. Cette mesure survient dans le cadre du plan Nano-INNOV.
En France, une dizaine de milliers de personnes travaille aujourd'hui avec des nanomatériaux, rappelle le communiqué des 3 organismes qui mutualisent leurs expertises dans le cadre du plan Nano-Innov, lancé en 2009.
Ces recommandations décrivent le mode opératoire d'une meilleure évaluation des expositions professionnelles aux nanoparticules pour renforcer la sécurité et préserver la santé des opérateurs.
 |
Nanomatériaux: L'INERIS, le CEA et l'INRS publient un guide sur la caractérisation des postes de travail |
Donner à l'industrie française les moyens de réussir le virage des nanotechnologies. C'est l'objectif du plan Nano-INNOV qui repose, entre autres, sur la création de centres d'intégration des nanotechnologies à Grenoble, Saclay et Toulouse.
Ce plan doit permettre de donner à l'industrie française les moyens de réussir le virage des nanotechnologies sans altérer la capacité des scientifiques à comprendre les propriétés les plus intimes de la matière et à en déduire les applications possibles. Pour cela, il repose notamment sur la création de centres d'intégration des nanotechnologies à Grenoble, Saclay et Toulouse, où la recherche fondamentale travaillera avec les entreprises pour mettre au point des technologies, déposer des brevets, créer des produits.
« Les nanomatériaux apportent des avancées dans des domaines aussi divers que la santé, l'agroalimentaire, l'énergie, les matériaux ou le transport. La recherche pour leur développement est très active et les enjeux économiques importants. Les nanomatériaux sont aussi sources de questionnements quant aux possibles risques qu'ils pourraient engendrer pour la santé », explique les chercheurs.
Le plan Nano-INNOV, présenté en 2009 par le Ministère de la Recherche, décline une stratégie d'innovation dans les nanotechnologies, tout en assurant la sécurité des chercheurs et opérateurs concernés à leur poste de travail.
C'est pourquoi, le CEA, l'INERIS et l'INRS ont mis en commun leur expertise afin d'élaborer une méthode de caractérisation des émissions de nanoparticules aux postes de travail. L''INRS est engagé sur le champ prioritaire de la prévention des risques liés aux nanomatériaux et dispose d'une longue expérience sur la caractérisation des expositions professionnelles aux aérosols.
En gros, le guide comporte des recommandations sur les critères de mesures à considérer pour caractériser l'aérosol (taille des particules, concentration, morphologie, composition chimique, fraction de l'aérosol déposée dans un compartiment respiratoire) et propose une méthode en 5 phases. Les 3 premières phases ont pour objectif de déterminer si le procédé est susceptible de générer des nanoparticules et, le cas échéant, de confirmer la nécessité et la faisabilité d'une campagne de mesurage. La quatrième phase est la campagne de mesures elle-même. Elle comprend deux niveaux d'intervention : une caractérisation de base et/ou une caractérisation experte permettant des investigations plus poussées. Enfin, la phase 5 concerne l'analyse des résultats.
Le guide est disponible sur le site web de l'INERIS (www.ineris). Il est également publié dans Hygiène et sécurité du travail (HST n°226, mars 2012), la revue scientifique et technique de l'INRS, et téléchargeable en suivant le lien www.hst.fr/nano/index.html.