Il y'a un an, le 11 Mars 2011, L'IRSN s'est mobilisé pour contribuer à analyser le déroulement et les conséquences radiologiques probables de l'accident nucléaire que le séisme puis le tsunami venaient de provoquer sur le site de Fukushima Dai-ichi à environ 200 km au nord-est de Tokyo.
En effet, L'accident nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011 au Japon, également désigné comme la catastrophe de Fukushima, a été provoqué par le séisme sur la côte Pacifique du Tōhoku de magnitude 9 ayant déclenché un tsunami.
L'accident a impliqué tous les réacteurs et les piscines de la Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Le séisme a entraîné l'arrêt automatique des réacteurs en service et provoqué des émissions de xénon, ce qui prouve que la structure des réacteurs aurait été immédiatement endommagée.
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Un an après l'accident de Fukushima, l'IRSN fait le bilan |
À la suite du tsunami, des groupes électrogènes de secours sont tombés en panne. Ces défaillances, mais aussi une possible erreur humaine, ont causé l'arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs nucléaires ainsi que ceux des piscines de désactivation des combustibles irradiés. Le défaut de refroidissement des réacteurs a induit des fusions partielles de c'ur dans trois réacteurs puis d'importants rejets radioactifs.
L'accident est classé au niveau 7 (le plus élevé) de l'échelle INES, ce qui le place au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl (1986), compte tenu du volume important des rejets : les rejets d'iode 131 et de césium 137 sont estimés à 42 % des rejets de la catastrophe de Tchernobyl.
L'ensemble de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ne sera probablement jamais remis en service et devra donc être démantelé. La centrale nucléaire de Fukushima Daini et la centrale nucléaire d'Onagawa ont également été endommagées (incident de niveau 3 pour Fukushima Daini) suite au tremblement de terre et au tsunami.
A l'époque, les analyses de l'IRSN, menées en temps réel à partir des informations disponibles communiquées par l'exploitant ou les autorités japonaises, ont servi pendant la phase aigüe de l'accident à éclairer les autorités françaises dans la perspective de la protection des membres de la communauté française de plusieurs milliers de personnes présente au Japon, peut on lire dans un communiqué de presse.
12 mois plus tard, cette mobilisation se poursuit. En effet, l'IRSN a publié le 15 Mars dernier le bilan, qui met en perspective les connaissances réunies par l'Institut durant les 12 premiers mois suivant la catastrophe, pour comprendre la situation des installations nucléaires, évaluer les rejets radioactifs, et analyser et évaluer les conséquences de l'accident sur les travailleurs et l'impact sur la population et l'environnement.
Dans son rapport, l'IRSN note ce qui suit :
· Sur la base des informations disponibles, une première analyse de l'enchaînement des événements est présentée. Il est à noter qu'un an après l'accident, le déroulement complet de la séquence échappe encore à la compréhension précise.
· Pour ce qui concerne les rejets radioactifs, les travaux sur l'évaluation des quantités rejetées dans l'air et en mer, ainsi que sur leur dispersion, sont présentés mais doivent encore être considérés comme provisoires. Il est à noter qu'un effort important a été accompli au Japon pour caractériser la contamination environnementale. Celle-ci a fortement diminué dans les semaines et les mois qui ont suivi l'accident. Les risques les plus élevés pour la population se sont concentrés sur le premier mois. Aujourd'hui et pour de nombreuses années subsiste une contamination de l'environnement par le césium radioactif ; ceci aura pour effet de compliquer le retour dans les territoires évacués les plus contaminés.
· Pour ce qui concerne le volet sanitaire de la catastrophe, les travaux de l'IRSN ont porté sur des premières évaluations des doses potentiellement reçues par la population japonaise pendant la phase des rejets et par l'exposition externe aux dépôts radioactifs au cours de la première année après l'accident. Les différentes études épidémiologiques de suivi de la population, qui ont été lancées au Japon, sont présentées.