Le Centre national d'Etudes spatiales (CNES) et Sanofi Pasteur ont annoncé le lancement d'un projet commun s'appuyant sur l'imagerie par satellite pour la cartographie des zones à risque de dengue dans les territoires endémiques français.

Ainsi, pour pouvoir prévoir où et quand les épidémies de dengue risque de frapper, des satellites vont essayer de dresser une "carte météo" des moustiques qui sont à l'origine de la transmission du virus.

Publicité

Dans ce projet, des disciplines allant des sciences du climat et de l'environnement à l'entomologie et l'ornithologie s'associent  pour une meilleure compréhension des facteurs de risque qui permettent à la maladie de s'étendre, peut on lire dans un communiqué de presse.

Dengue : des satellites pour dresser une "carte météo" des épidémies

La dengue, anciennement appelée « grippe tropicale », « fièvre rouge » ou « petit palu », est une infection virale, endémique dans les pays tropicaux. La dengue est une arbovirose, transmise à l'être humain par l'intermédiaire de la piqûre d'un moustique diurne du genre Aedes, lui-même infecté par un virus de la dengue de la famille des flavivirus.

Cette infection virale entraîne classiquement fièvre, mal de tête, douleurs musculaires et articulaires, fatigue, nausées, vomissements et éruption cutanée.

En plus de l'augmentation du nombre des cas à mesure que la maladie se propage à de nouvelles zones, des flambées épidémiques explosives surviennent désormais.

Le risque de flambées de dengue existe maintenant en Europe et la transmission locale de la maladie a été signalée pour la première fois en France et en Croatie en 2010. Des cas importés ont été détectés dans trois autres pays européens.

On estime que, chaque année, 500 000 personnes atteintes de dengue sévère, dont une très forte proportion d'enfants, nécessitent une hospitalisation. Environ 2,5% d'entre eux en meurent.

Le PDG de Sanofi-Pasteur, la branche vaccins du géant pharmaceutique Sanofi-Aventis, Olivier Charmeil, a expliqué que « l'utilisation d'images spatiales pour mieux comprendre les facteurs de risque de la dengue pourrait permettre d'anticiper les épidémies et donc de mieux s'y préparer ».

« Notre but est d'obtenir une carte dynamique du risque, pouvoir dire où et quand en prenant en compte différents aspects climatiques à différentes échelles géographiques », indique Mme Lafaye, responsable du programme dengue au CNES.

Sanofi Pasteur estime pouvoir commencer à produire un vaccin dès 2014. En attendant, le seul moyen de lutter contre la dengue consiste à lutter contre les moustiques, notamment en dépistant l'eau stagnante où ses larves se développent (les moustiquaires sont inefficaces dans la mesure où les moustiques Aedes piquent le jour).