71 % des Français considèrent notre système de santé comme l'un des plus performants au monde, mais ils sont 40 % à estimer que son efficacité s'est détériorée au cours des 5 dernières années.
C'est ce que révèle une enquête Deloitte conduite auprès de 15 735 personnes, dans une douzaine de pays, dont la France. L'étude fait ainsi ressortir leurs attentes vis-à-vis des responsables politiques en matière de santé.
Toujours selon l'étude, si à une large majorité, 73%, les Français considèrent toujours le système français comme un des meilleurs du monde, ils ne sont plus que 51% à avoir une appréciation positive de ses performances, les plus critiques étant ceux qui en ont la moins bonne compréhension.
Yves Jarlaud, Associé Conseil et Responsable du secteur Santé et des Sciences de la Vie chez Deloitte, déclare : « L'enquête que nous avons menée révèle clairement, de la part des Français, une connaissance insuffisante du système de santé, ce qui induit des perceptions négatives quant à ses performances et à son efficacité. Il s'agit d'un véritable enjeu pour les pouvoirs publics, ce déficit de compréhension étant très préjudiciable à toutes les parties concernées et au système lui-même. Une meilleure communication et plus de pédagogie semblent nécessaires ».
D'après les résultats de cette enquête, environ un ménage français sur quatre ne se sent pas prêt à assumer les frais de santé qui pourraient survenir dans le futur.
Plus de la moitié des Français sondés (57%) affirme avoir franchi ou dépassé ses limites budgétaires, en regard du montant de ses primes d'assurance santé. Plus de quatre personnes interrogées sur dix (42%) indiquent tout de même être prêtes à payer un peu plus pour leur contrat d'assurance.
Le système de santé français est jugé dispendieux et peu efficace :
· 2 Français sur 3 estiment que notre système de santé gaspille plus de 30% des sommes qui y sont consacrées. Ils soulignent en particulier la bureaucratie, le « tout papier », le manque de responsabilisation individuelle en matière de santé et l'acharnement thérapeutique en fin de vie.
· Ils considèrent en majorité (55%) que la qualité des soins pourrait être améliorée tout en réduisant les coûts.
« Nos concitoyens déclarent qu'ils attacheront beaucoup d'importance aux questions relatives à l'amélioration de l'accès aux services, à la réduction des frais de santé et à l'amélioration du ratio qualité / coût des services de santé dans le choix d'un candidat sollicitant leurs suffrages. » déclare Danièle Guyot-Caparros, Directeur Conseil et Business Advisor secteur Santé et Sciences de la Vie chez Deloitte.
Concernant le système de santé français, près des trois-quarts du panel (73%) déclarent qu'il est plus performant que celui de la plupart des autres pays du monde. Seul bémol : près de quatre Français sur dix trouvent que l'efficacité des services de santé s'est détériorée au cours des cinq dernières années.
Autre constat, les Français se placent sur la seconde marche du podium en termes de consommation de médicaments de prescription, juste derrière les Etats-Unis. Plus de la moitié des habitants de l'Hexagone (56%) prend des médicaments sur ordonnance de façon régulière.
A contrario, seuls 6% des sondés déclarent utiliser un dossier médical électronique, destiné à répertorier l'ensemble des informations relatives à leur santé. Les Français font ainsi partie des plus faibles utilisateurs de l'étude, devant la Grande-Bretagne (5%) et la Suisse (5%).
« Le déficit de crédibilité des assureurs est considérable quand il s'agit d'accéder à des informations sur des traitements médicaux. Un décloisonnement de la chaîne de santé est ainsi nécessaire en matière de prévention. La mise en place d'une collaboration entre les organismes complémentaires santé, les pouvoirs publics et l'ensemble des professionnels de santé est essentielle pour proposer des programmes de prévention efficaces. Domaine encore trop peu exploité par les organismes d'assurance et les mutuelles.» déclare Jean-François Poletti Associé Conseil, secteur Assurances responsable du domaine protection sociale chez Deloitte.