L'UFC-Que Choisir vient de rendre publics les résultats de son test relatif à la toxicité des jouets, aux portes des fêtes de fin d'année, et, à l'appui de celui-ci, interpelle les pouvoirs publics pour un renforcement de la réglementation.
En publiant son étude, l'UFC-Que Choisir a souhaité s'assurer de la sécurité des jouets destinés aux très jeunes enfants de moins de 3 ans présents sur le marché afin de rassurer ou d'informer les parents. Et le bilan est pour le moins mitigé, peut on lire dans un communiqué de presse.
L'association UFC-Que Choisir demande un renforcement de la réglementation sur la sécurité des jouets des tout-petits, regrettant que soit admise dans ces produits la présence de substances cancérogènes probables ou possibles. L'association a saisi l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses) pour évaluer des substituts de phtalates, qu'elle a identifiés au cours de tests dans certains jouets mais dont la nocivité n'a jamais été officiellement évaluée.
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L'association UFC-Que Choisir demande un renforcement de la réglementation sur la sécurité des jouets des tout-petits, regrettant que soit admise dans ces produits la présence de substances cancérogènes probables ou possibles |
En effet, sur les 30 jouets testés, l'absence de phtalates, formaldhéhyde, colorants azoïques, substances cancérogènes ou reprotoxiques interdites par la réglementation, est un élément de satisfaction. En revanche, on peut s'étonner de la présence importante (plus de 20% des plastiques des jouets testés) de substituts aux phtalates n'ayant fait l'objet d'aucune évaluation toxicologique officielle et qui ne figurent pas dans la liste des additifs pouvant être utilisés dans les matériaux plastiques en contact avec les aliments.
L'UFC souligne qu'aucun des 30 jouets testés n'est contraire à la réglementation, mais par exemple Sophie la Girafe destinée à être portée à la bouche des enfants, "contient et même libère dans la salive des précurseurs de nitrosamines", considérées comme probablement cancérogènes et "interdites dans les tétines et les sucettes". Les jouets testés "qui contiennent des hydrocarbures aromatiques préoccupants resteront parfaitement conformes à la réglementation en 2013", qui limite l'utilisation de produits cancérogènes sans les interdire totalement, souligne l'UFC.
Alors que les enfants de moins de trois ans sont un public particulièrement vulnérable à la toxicité des produits -leur peau étant plus perméable que celle de leurs aînés, leurs poumons et système pulmonaire étant encore en développement- il n'est pas admissible que toutes les substances chimiques présentes dans les jouets ne soient pas évaluées toxicologiquement afin de garantir leur innocuité, et que des substances cancérogènes probables ou possibles soient admises.
A noter qu'après le scandale des jouets MATTEL en 2007, la Directive Jouets a été révisée, et sera pleinement applicable en 2013 mais s'agissant de la toxicité, les valeurs limites pour certains composés, comme les HAP ou les nitrosamines, sont trop élevées. Pour preuve, les jouets testés resteront conformes.
Soucieuse que soit garantie la sécurité des consommateurs, particulièrement les plus vulnérables comme les enfants, l'UFC-Que Choisir :
· A saisi l'ANSES aux fins de procéder à une évaluation toxicologique des 2 substituts aux phtalates trouvés dans les jouets testés et non encore évalués, le DHEH et le DOIP ;
· Demande aux pouvoirs publics, nationaux et européens, de renforcer la réglementation relative à la toxicité des jouets en vue d'interdire la présence des HAP classés cancérogènes certains, probables et possibles ainsi que les nitrosamines et leurs précurseurs ;
· Dans l'attente de la réglementation, demande aux fabricants qu'ils s'assurent que les HAP classés cancérogènes ne sont pas présents dans leurs produits.