L'Association Santé Environnement France a publié aujourd'hui, les résultats de son enquête d'évaluation de l'impact des antennes relais sur la santé des riverains, lancée il y a un mois.
Durant tout le mois d'octobre, les médecins de l'association ont fait remplir des questionnaires de santé à 143 locataires des HLMs d'Aix-en-Provence et d'Aubagne. Ces HLMs ont été choisis pour la fertilité de leurs toits, qui abritent entre 12 et 14 antennes, peut on lire dans un communiqué de presse.
Le principal objectif de cette étude, était d'évaluer si ces dernières ont un impact sur la santé des riverains.
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L'Association Santé Environnement France a publié aujourd'hui, les résultats de son enquête d'évaluation de l'impact des antennes relais sur la santé des riverains, lancée il y a un mois |
Les questions posées étaient du genre : A combien de mètres se situent les antennes relais de leur logement ? Sont-elles en face ? Sur le côté ? Combien de temps par jour utilisent-ils leur téléphone portable ? Quels symptômes observent-ils ? Maux de tête ? Fatigue ? Nausées ? Sont-ils atteints de maladies spécifiques ? Purpura ? Fausse couche ?
Aujourd'hui, les HLM sont de vraies aubaines pour les opérateurs téléphoniques. Ces derniers préfèrent installer leurs antennes dans ce genre d'infrastructure du moment qu'il n'y a qu'un seul propriétaire à convaincre, à l'inverse des copropriétés.
En effet, les opérateurs se basent sur l'arrêt du 7 avril 2005, qui décrète qu'une antenne relais ne peut être implantée que si les propriétaires de l'immeuble l'acceptent à l'unanimité.
Ainsi, si l'on est locataire dans un appartement privé ou dans un HLM, on ne nous demande donc pas notre avis.
Selon les résultats du questionnaire, concernant les acouphènes (sifflements, bourdonnements, etc.), 43% des personnes interrogées s'en plaignent - alors que seulement 15% des Français disent souffrir d'un tel problème.
Pareil pour les troubles du sommeil : 55% des locataires en souffrent, alors qu'on atteint seulement 32% sur la population globale.
Enfin, 27% des sondés avouent avoir du mal à se concentrer, alors que c'est le cas de seulement 4% des Français. Par ailleurs, 83% de ceux qui ont la chance de pouvoir partir en vacances voient leur(s) symptôme(s) disparaître au bout de quelques jours lorsqu'ils quittent leur domicile.
Quand on veut démontrer la responsabilité des radiofréquences lors de troubles de santé chez les riverains d'antennes relais de téléphones mobiles, il est impossible de porter plainte auprès de la justice pour faute puisque les textes officiels ne reconnaissent pas cette nuisance.
L'exposition à un téléphone mobile est courte alors que l'exposition des populations aux antennes est une exposition chronique (jour et nuit) en champ lointain, avec des fluctuations nombreuses et imprévisibles des puissances générées par les antennes.
En février 2009, deux décisions de justices prises, ont relancé le débat autour des champs électromagnétiques, en ordonnant, aux opérateurs de téléphonie mobile SFR et Bouygues Télécom, le démontage d'antennes relais. Ces décisions ont été prises au nom du principe de précaution et du trouble de voisinage dû à l'impact visuel exceptionnel de ce type d'installation.
Présente au « Grenelle des Ondes » en 2009, l'ASEF a beaucoup travaillé sur la question des ondes électromagnétiques et sur la gestion de la prise de risque collective.
A noter qu'aujourd'hui, en France, la norme oscille entre 41 et 61 volts/mètre alors que l'ensemble de nos voisins européens a adopté des normes comprises entre 3 et 6 volts/mètre. L'Autriche étant même passé à une réglementation de 0.6 volt/mètre.
Aujourd'hui, les résultats de cette enquête ne surprennent pas particulièrement le Dr Patrice Halimi, Secrétaire Général de l'ASEF et Chirurgien-Pédiatre à Aix-en-Provence. Il nous explique pourquoi : « Les résultats de cette enquête vont dans le sens de l'étude Bortkiewicz publiée en Pologne en 2004 ou encore de l'étude Abdel-Rassoul menée en Egypte en 2007 qui faisaient toutes deux le lien entre les troubles du sommeil et de la concentration et la proximité des antennes relais. On peut également évoquer l'étude Hutter réalisée par une équipe de chercheurs autrichiens en 2010 qui a démontré le lien entre antennes relais et acouphènes. Les locataires que nous avons rencontrés ont l'impression qu'on se moque d'eux. On ne leur a pas demandé leur avis pour savoir s'ils étaient d'accord pour qu'on leur implante des antennes relais sur leur toit. Ils ne touchent même pas d'indemnités financières pour ça et pourtant ce sont eux qui prennent et assument le risque.C'est anti-démocratique. En tant que médecins, nous estimons qu'il n'y a pas ni patient, ni citoyen de seconde zone ».
« Nous avons donc besoin de normes collectives telles qu'il en existe sur l'air ou sur l'eau ! Le législateur doit se saisir de cette question en se demandant à qui doit bénéficier le doute » complète le Dr Patrice Halimi.