Dans un nouveau rapport de l'Académie nationale de médecine, publié hier, les médecins sont revenus sur la décision d'interdire le bisphénol A, d'être un perturbateur endocrinien dans tous les contenants alimentaires.  Ce dernier devait être exclu de tous les contenants alimentaires à partir de 2014.

En effet, les académiciens regrettent cette interdiction en l'absence de produits de substitution fiables, tout en préconisant des mesures de précaution pour les femmes enceintes.

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Selon le Pr Henri Rochefort, spécialiste de santé publique en cancérologie, et co-auteur du rapport, « il ne sert à rien d'interdire le bisphénol A tant que l'on ne disposera pas de produits de remplacement, aussi intéressants et sans effet sur la santé. Or, nous n'avons pas de tels matériaux de substitution », expliquait-il lors de la présentation publique.

Les académiciens regrettent cette interdiction en l'absence de produits de substitution fiables, tout en préconisant des mesures de précaution pour les femmes enceintes

Pourtant, les auteurs du rapport ne remettent toutefois pas en cause les effets néfastes du bisphénol A sur la santé, et reconnaissent que le BPA contribue, même pour une faible part, à l'augmentation des cancers hormono-dépendants.

Pour les académiciens, à l'heure actuelle, plutôt qu'une interdiction radicale du BPA en l'absence de substitut, une information préalable des consommateurs vis à vis de cette substance est beaucoup plus souhaitable.

Dès lors, afin d'éviter une libération du BPA dans les aliments, il convient de ne pas chauffer les aliments directement dans leur emballage plastique. Il est également conseillé de ne pas stocker longtemps et à température élevée les eaux minérales dans des bouteilles plastiques libérant des phtalates, notent les auteurs dans le rapport.

Enfin, le rapport préconise de ne pas recycler les emballages contenant des BPA ou phtalates. Les caissières manipulant des tickets contenant des BPA sont invitées à porter des gants. Ces mesures s'adresseraient en priorité aux personnes les plus à risque : les femmes enceintes, celles donnant le sein, les travailleurs exposés ou encore les personnes ayant eu cancer du sein ou de la prostate, peut on lire dans un communiqué de presse.