Le cabinet de la Thaïlande s'est réuni mardi pour discuter du coût économique croissant des inondations qui ont tué 315 personnes, tandis que le gouvernement a conseillé aux habitants de Bangkok de ne pas baisser leur garde même si le danger immédiat menaçant la capitale est désormais passé.
Le Ministre des Finances Thirachai Phuvanatnaranubala a déclaré que les dégâts résultant des inondations qui sévissent depuis le mois de juillet pourraient représenter jusqu'à 1,7% du Produit Intérieur Brut (PIB) et les ministres discuteront des mesures à mettre en place.
Le Premier Ministre Yingluck Shinawatra a declaré lundi que les dépenses de reconstruction pourraient se chiffrer à 3,3 milliards de dollars, après les pires inondations que le pays ait connu en cinquante ans.
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Les pluies de la mousson, la marée haute et l'eau débordant des réservoirs et des barrages au nord de la Thaïlande ont menacé la capitale ce week-end  |
Ces dernières ont fait de nombreux dégâts dans les régions agricoles du pays ainsi que dans les zones industrielles.
Le gouvernement devait discuter d'une proposition visant à augmenter le déficit budgétaire de 14% pour l'année fiscale débutant le 1er Octobre.
Le coût pourrait être bien plus élevé si Bangkok, qui représente 41% du PIB de la Thaïlande, est touchée par les inondations.
Les pluies de la mousson, la marée haute et l'eau débordant des réservoirs et des barrages au nord de la Thaïlande ont menacé la capitale ce week-end, mais ses systèmes de défense de digues et de canaux ont permis d'éloigner la menace.
Cependant, le gouverneur de Bangkok, Sukhumbhand Paribatra, a prévenu que le danger n'était pas totalement écarté et des quartiers du nord de la capital pourraient encore être confrontés à une menace au cours des prochaines 48 heures.
« Nous ne voulons pas provoquer de panique chez les habitants de Bangkok » a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse lundi. « Cependant, si vous voulez mettre en hauteur vos objets de valeur ou vos appareils électriques pour des raisons de sécurité, ce serait bien ».
Les habitants se sont plaints des messages contradictoires annoncés par les responsables de la ville et par ceux du gouvernement, dont une fausse alarme déclenchée la semaine dernière dans une banlieue du nord de la ville qui préconisait l'évacuation.
Il y a en effet eu des signes contradictoires concernant le sort de la zone industrielle de Nava Nakorn au nord de Bangkok, qui compte 270 usines et 270 000 ouvriers, mais le gouvernement a demandé aux compagnies de cesser leurs opérations lundi alors que les inondations ont réussi à percer les murs de protection.
Au moins six zones industrielles sont désormais fermées, la plupart d'entre elles étant situées dans la province centrale d'Ayutthaya.
Le gouvernement fait pression pour augmenter le salaire minimum malgré le fait que les compagnies auront des factures importantes à payer pour pouvoir redémarrer leurs opérations une fois que l'eau des inondations se sera retirée.
Le Parti Puea Thai du gouvernement a promis un minimum de 9,70 dollars par jour lors de sa campagne en juillet, un engagement que les industriels considéraient déjà comme ruineux.
Le gouvernement, les représentants des employeurs et des ouvriers avaient atteint un compromis lundi, se mettant d'accord sur une augmentation de 40% du salaire minimum qui permet de conserver un minimum inférieur à 300 baths dans la plupart des provinces. Cette augmentation a été repoussée à avril (contre janvier initialement) à cause des inondations.
Le minimum de 300 baths sera appliqué à Bangkok et dans six autres provinces.
Ce salaire minimum est cinq fois supérieur à celui du Vietnam et 2,5 à 4,6 fois plus important que celui de l'Indonésie, d'après le Centre de Recherche Kasikorn.
« Avant les inondations, notre économie était proche de son potentiel. Nous devons regarder à quel point la politique monétaire peut être flexible » a déclaré Prasarn Trairatvorakul, le gouverneur de Bangkok.