Le 29 Aout dernier, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a recommandé une surveillance et une vigilance accrues face à une possible réapparition importante du virus hautement pathogène de l'influenza aviaire.
Cette annonce survient au moment une souche mutante de ce virus mortel se propage en Asie et au-delà, avec des risques imprévisibles pour la santé humaine, peut on lire dans un communiqué de presse.
D'après l'OMS, 565 personnes ont été infectées par le H5N1 depuis sa première apparition en 2003, tuant 331 d'entre elles. Le dernier décès est survenu en début de mois au Cambodge où ont été enregistrés 8 cas d'infection humaine cette année, tous mortels.
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Le 29 Aout dernier, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a recommandé une surveillance et une vigilance accrues face à une possible réapparition importante du virus hautement pathogène de l'influenza aviaire |
Apparue en 2003 pour la première fois, la grippe aviaire H5N1 a entraîné plusieurs centaines de décès dans de nombreux pays entre 2006 et 2008. La situation est d'autant plus inquiétante que, selon la FAO, la forme nouvelle du H5N1 qui se développe depuis 2008, principalement en Chine et au Vietnam, menace directement le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie et risque de toucher la Corée ainsi que le Japon.
« Le virus H5N1 n'a cessé de dériver depuis son apparition (') C'est pourquoi ce nouveau variant hautement pathogène, connu sous l'appellation H5N1-2.3.2.1, est résistant aux vaccins actuels. Il affecte aussi bien les volailles dans les élevages que les oiseaux sauvages, qu'il tue en quelques heures», explique Jean-Claude Manuguerra, chef de la cellule d'intervention biologique d'urgence à l'institut Pasteur de Paris.
Aussi, afin de remédier au problème, la Chine tente de mettre au point des vaccins contre cette nouvelle souche et les services vétérinaires vietnamiens étudieraient la possibilité d'une campagne de vaccination ciblée cet automne.
Selon Juan Lubroth, vétérinaire en chef de la FAO, il semblerait que cette expansion soit liée aux mouvements migratoires des oiseaux. Il a indiqué que ces migrations favorisent la propagation du virus sur de longues distances. C'est ainsi qu'au cours des 24 derniers mois, le H5N1 est apparu chez volailles et oiseaux sauvages dans des pays où il avait disparu depuis plusieurs années.
«Les oiseaux sauvages introduisent certes le virus mais ce sont les chaines de production et de commercialisation des volailles qui contribuent à le répandre», a indiqué M. Lubroth. Les régions récemment affectées se trouvent en Israël, dans les territoires palestiniens, en Bulgarie, en Roumanie, au Népal et en Mongolie.
«Au vu de la tendance générale constatée depuis le déclin progressif observé en 2004-2008, il pourrait y avoir une recrudescence du H5N1 cet automne et cet hiver, avec des populations découvrant de manière inattendue le virus dans leur propre cour», a déclaré M. Lubroth.
Il a également indiqué que les pays où le virus H5N1 est encore solidement retranché - Bangladesh, Chine, Egypte, Inde, Indonésie et Vietnam - pourraient faire face aux problèmes les plus importants mais aucun pays, particulièrement en Asie, ne peut se considérer à l'abri.
«Alerte préventive et surveillance sont primordiales, a ajouté M. Lubroth. Ce n'est pas le moment de faire preuve de complaisance. Nul ne peut baisser la garde avec le virus H5N1», peut on lire dans un communiqué de presse.