Greenpeace vient d'annoncer, aujourd'hui, à Pékin, que des traces de substances chimiques toxiques susceptibles de porter atteinte aux organes de reproduction des êtres vivants ont été détectées dans des produits de quatorze grands fabricants de vêtements.
Parmi les marques mises en cause, on peut citer des grands noms comme : Adidas, Uniqlo, Calvin Klein, Li Ning, H&M, Abercrombie & Fitch, Lacoste, Converse et Ralph Lauren.
Pour prouver l'existence de ces produits toxiques, Greenpeace avait procédé à l'achat dans dix-huit pays, les échantillons de vêtements de ces marques, fabriqués notamment en Chine, au Vietnam, en Malaisie et aux Philippines.
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Greenpeace vient d'annoncer, aujourd'hui, à Pékin, que des traces de substances chimiques toxiques susceptibles de porter atteinte aux organes de reproduction des êtres vivants ont été détectées dans des produits de quatorze grands fabricants de vêtements |
Par la suite, l'ONG a soumis ces textiles à des analyses. Résultat : « Des éthoxylates de nonylphénol (NPE) ont été détectés dans deux tiers de ces échantillons », a déclaré dans une conférence de presse à Pékin Li Yifang, en présentant le rapport Dirty Laundry (linge sale).
Perturbateurs hormonaux, la plus grande partie des nonylphénols est utilisée pour produire des éthoxylates de nonylphénols, qui sont ensuite incorporés dans des formulations. Les éthoxylates de nonylphénols ne sont pas stables dans l'environnement et sont rapidement dégradés en nonylphénols. Pour cette raison, le bureau européen des substances chimiques a évalué conjointement les risques pour les nonylphénols et les éthoxylates de nonylphénols.
Ils sont fréquemment utilisés comme détergents dans de nombreux processus industriels et dans la production de textiles naturels et synthétiques. Déversés dans les égouts, ils se décomposent en nonylphénol (NP), un sous-produit très toxique, peut on lire dans un communiqué de presse.
À la suite de leur inscription comme substance dangereuse prioritaire, les nonylphénols et les éthoxylates de nonylphénols ont fait l'objet d'une interdiction d'emploi et de mise sur le marché pour les usages suivants (directive 2003/53/CE du 18 juin 20031) :
· nettoyage industriel et institutionnel (sauf lorsque les liquides de nettoyage sont recyclés ou incinérés) ;
· produits de nettoyage domestique ;
· traitement des textiles et cuirs (sauf si certains traitements sont mis en place) ;
· produits de traitement des trayons (médecine vétérinaire) ;
· usinage des métaux (sauf lorsque les liquides de nettoyage sont recyclés ou incinérés) ;
· fabrication de papier et de pâte à papier ;
· produits cosmétiques et d'hygiène corporelle (sauf spermicides) ;
· coformulants dans les pesticides et les biocides (les pesticides bénéficiant d'une autorisation nationale échappent à cette disposition jusqu'à expiration de leur autorisation).
Pour rappel, le mois dernier, Greenpeace a rendu public "Dirty Laundry", un précédent rapport qui montrait comment les fournisseurs des grandes marques textiles empoisonnaient l'eau de certains fleuves chinois avec leurs rejets chimiques.
A la suite de cette publication, les marques Puma et Nike se sont engagées à éliminer de leurs processus de fabrication toute substance chimique toxique d'ici à 2020, contrairement à Adidas.
« Ce n'est pas seulement un problème pour les pays en développement où sont fabriqués les textiles, a insisté Li Yifang. Etant donné que des quantités résiduelles de NPE sont relâchées quand les vêtements sont lavés, ils s'insinuent dans des pays où leur usage est interdit ».