Dans un communiqué de presse paru le 24 mai dernier, un collectif de médecins et de sages-femmes déconseille aux femmes enceintes de consommer quotidiennement des édulcorants intenses pendant la grossesse. Pour sa part, le RES évoque une situation grave pour justifier cette alerte.

Cette annonce fait suite à l'étude publiée en septembre 2010 dans la revue à comité de lecture The American Journal of Clinical Nutrition, et qui démontrait que les femmes enceintes présentaient plus de risque d'accouchement prématuré en consommant de l'édulcorant.

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L'agence sanitaire française (ANSES) a réagi le 11 janvier 2011 et a indiqué par un communiqué, le 14 mars 2011, que « les résultats de l'étude montrent une relation dose-effet statistiquement significative entre la consommation de boissons gazeuses édulcorées et la fréquence des accouchements prématurés. Cette relation provient essentiellement des accouchements prématurés provoqués ».

Le risque d'accouchement prématuré existe pour une consommation quotidienne d'au moins une boisson gazeuse light. Un tel résultat n'est pas observé avec les boissons sucrées

L'étude en elle-même a porté sur 59 334 femmes danoises enceintes. Pour le collectif de médecins et le RES, les résultats de cette étude présentent une raison valable pour tirer la sonnette d'alarme.

« Nous, médecins et sages-femmes, avons à ce jour suffisamment d'éléments en terme de bénéfice/risque pour déconseiller aux femmes enceintes de consommer quotidiennement des édulcorants intenses pendant la grossesse », déclare le collectif dans un communiqué de presse.

« Le bénéfice d'une consommation d'édulcorants n'est pas démontré, notamment en terme de contrôle du poids, et en l'état de nos connaissances on ne peut que déconseiller d'utiliser des produits dont l'innocuité n'est pas suffisamment établie », a expliqué le RES.

En effet la consommation de boissons avec édulcorant peut induire un risque d'accouchement prématuré. Le risque d'accouchement prématuré existe pour une consommation quotidienne d'au moins une boisson gazeuse light. Un tel résultat n'est pas observé avec les boissons sucrées.

L'accouchement prématuré (avant la 37 e semaine d'aménorrhée) est une des complications majeures des grossesses et est la principale cause de morbidité périnatale et de mortalité rappelle le RES. Dans l'étude, la prématurité induite l'a donc été pour des raisons médicales, ce qui signait la gravité de la situation. Même si cette étude a, comme toute étude épidémiologique, ses limites, sa portée est importante soulignent les signataires.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) réalise actuellement des analyses sur les bénéfices et les risques nutritionnels des édulcorants. De nouvelles recommandations, à destination des femmes enceintes notamment, devraient par la suite être publiées.

D'ici là, l'ensemble des médecins et sages-femmes devraient déconseiller aux femmes enceintes de consommer des boissons gazeuses light pendant leur grossesse de façon quotidienne et la prudence devrait s'imposer pour toute prise d'édulcorant pendant cette période. « Nous attendons également que les agences française (ANSES) et européenne (EFSA) publient et rendent accessibles les études ayant permis de fixer la dose journalière admissible d'aspartame à 40mg/kg de poids corporel, certaines d'entre elles n'ayant jamais été publiées dans des revues scientifiques »,conclue le collectif de médecins.