Une version actualisée de la Liste SIN (Substitution Immédiate Nécessaire), un document désormais incontournable listant les substances chimiques dangereuses prioritaires pour les associations de défense de l'environnement, de la santé publique, des droits des femmes et des consommateurs, a été publié aujourd'hui, par une coalition d'ONG menée par Chemsec.
Dans cette version 2.0. 22 perturbateurs endocriniens supplémentaires, ingrédients courants de nombreux produits et biens de consommation, qui relèvent du règlement Reach en tant que « substances chimiques extrêmement préoccupantes », ont été identifiés.
Aussi, les associations françaises appellent le gouvernement français et la Commission européenne à prendre leurs responsabilités et à agir, de manière urgente et prioritaire, sur ces substances dans le cadre de Reach, peut on lire dans un communiqué de presse.
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Les associations françaises appellent le gouvernement français et la Commission européenne à prendre leurs responsabilités et à agir, de manière urgente et prioritaire, sur ces substances dans le cadre de Reach |
« La nouvelle Liste SIN contient en particulier plusieurs filtres UV utilisés dans les produits solaires ainsi que deux parabènes utilisés dans les cosmétiques. Or les femmes enceintes et les enfants, parmi les plus vulnérables, comptent parmi les utilisateurs de ces produits et y sont donc largement exposés : la règlementation européenne devrait assurer la protection de leur santé (') Parmi les autres PE, figurent notamment le perchloroéthylène du nettoyage à sec, le BHA, additif alimentaire mis en évidence dans le rapport Menu Toxique de Générations Futures, et trois phtalates dont le DEP, présent dans de très nombreux parfums » déclare Elisabeth Ruffinengo de WECF France.
Pour l'UE, un perturbateur endocrinien (PE) est un agent qui parait perturber (ou influencer sans contrôle) le fonctionnement du système endocrinien et plus précisément « une substance ou un mélange exogène altérant les fonctions du système endocrinien, et induisant donc des effets nocifs sur la santé d'un organisme intact, de ses descendants ou sous-populations ».
La réglementation REACH permet d'identifier les perturbateurs endocriniens comme substances extrêmement préoccupantes, susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion spécifiques.
A la base, les 27 Etats-membres de l'UE se sont accordés dans le cadre de la procédure d'autorisation de Reach à limiter strictement les usages des substances extrêmement préoccupantes (ou SVHC).
Toutefois, ce processus est lent et, à ce jour, seulement 46 substances ont été identifiées comme SVHC et versées à la « liste candidate » de Reach, et aucune d'entre elles sur la base des seules propriétés de perturbation endocrinienne.
C'est dans ce cadre que le Réseau Environnement Santé encourage la Commission européenne et la France à enfin nominer des PE sur la liste candidate de Reach et l'actualisation la Liste SIN leur indique aujourd'hui clairement par lesquels commencer.
Il faut savoir que sur cette liste SIN figure des substances chimiques toutes identifiées comme SVHC selon les critères de Reach.
Aussi, ChemSec, en coordination avec les ONG, a continué de développer cette liste pour refléter les travaux scientifiques récents sur les PE.
C'est pourquoi, la nouvelle version 2.0 est augmentée de 22 substances identifiées comme SVHC, selon les critères de Reach, sur la base exclusive de leurs propriétés de perturbation endocrinienne.