Les habitants de la Villa Matisse, qui jouxte les cabinets médicaux de l'espace Jean-Moulin de Béziers, ont été étonnés de constater l'affichage le 10 février 2011 d'une autorisation d'installer une antenne de téléphonie mobile pour le groupe « ORANGE TM », se composant de 3 antennes relais bibandes : 900/2100MHz, d'une puissance de 1721 w soit 227,22 v/m à 1m prévues d'être érigées sur la terrasse de la clinique psychiatrique La Pergola.
Le collectif « VILLA MATISSE » de Béziers, regroupe les riverains préoccupés par l'impact sanitaire des champs électromagnétiques qui seraient produits par ces antennes relais jusqu'à une distance de 380 mètres (distance pour ne pas dépasser le seuil d'exposition de 0,6 v/m) et par la proximité immédiate entre 30 et 50 mètres de l'immeuble Villa Matisse.
L'OMESC et la Coordination des Collectifs ou Comités Biterrois membre de Robin des Toits, ne s'opposent pas systématiquement à la téléphonie mobile sur Béziers mais oeuvrent pour que celle-ci soit respectueuse de la santé publique. Nous participons dans le cadre du Schéma Communal d'Aménagement et du Développement Durable, SCADD, à la commission d'information et de veille sur la téléphonie mobile et proposons des solutions d'aménagement pour réduire l'impact sanitaire dans le respect d'une bonne couverture téléphonique sur Béziers.

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Alors que l'OMESC et la Coordination des Collectifs ou Comités Biterrois, membre de Robin des Toits, ne s'opposent pas systématiquement à la téléphonie mobile sur Béziers, mais oeuvrent pour que celle-ci soit respectueuse de la santé publique, Orange va installer 3 antennes relais bibandes à proximité de cabinets médicaux sur Béziers.
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De plus nous avons collaboré avec le Conseil Général sur le Plan Num'Hér@ult, Internet Haut Débit, pour finaliser une solution technologique, permettant de respecter le seuil maximal d'exposition du public à une valeur de 0,6 V/m.
Pourquoi un seuil maximal d'exposition à 0,6 V/m ?
Nous nous référons :
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A la proposition de loi n° 2491 relative à la réduction des risques pour la santé publique des installations et des appareils de téléphonie mobile, présentée à l' Assemblée Nationale le : 13 juillet 2005.
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Au rapport validé puis publié par l'EEA (Agence Européenne de l'Environnement).
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Le rapport international publié le 31-08-2007 par le BIOINITIATIVE WORKING GROUP passe en revue plus de 1500 travaux publiés en comités de lecture.
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Il constitue une première sur ce sujet, car il est rédigé sous l'égide du mot PREUVE. Scientifique.
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Au communiqué de presse du 02 avril 2009 émis par le Parlement Européen, suite à l'adoption de la résolution concernant les : « Préoccupations quant aux effets pour la santé des champs électromagnétiques »
Au rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET) de septembre 2009 qui souligne que « le rapport met en évidence l'existence d'effets des radiofréquences sur des fonctions cellulaires, rapportés par une dizaine d'études expérimentales considérées par l'AFSSET comme incontestables ». Elle considère que « ces études constituent des signaux indéniables. ».
Face aux incertitudes qu'elle relève, l'Agence recommande de « réduire les expositions du public ». Cette recommandation vaut tant pour les portables que pour les antennes-relais pour lesquelles elle propose l'application du principe ALARA (As Low As Reasonability Achievable traduit par aussi bas que raisonnablement acceptable).
Nous retrouvons dans cet avis plusieurs éléments sur lesquels nous nous battons :
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la reconnaissance que l'existence d'un socle d'études suffisamment solides montrant des résultats potentiellement préoccupants pour notre santé implique au moins la reconnaissance de l'existence d'un risque potentiel et invalide la thèse du déni de risque ;
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la nécessité de traduire les incertitudes scientifiques à travers des mesures immédiates de réduction des expositions (qui s'apparente fort à une application du principe de précaution) ;
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la prise en compte de la question de l'ElectroHyperSensibilité ;
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la nécessité de développer des programmes de recherche avec une priorité donnée à l'épidémiologie (ce que nous demandons depuis longtemps).
Aux travaux du Professeur Dominique Belpomme, président de l'ARTAC. qui décrit le syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM) démontrant qu'il y a un lien prouvé entre champs électromagnétiques, cancers et leucémies.
C'est après des premiers travaux pionniers que nous avons effectués avec des collègues suédois que nous nous sommes aperçus qu'il y a aussi un lien important avec les maladies neuro-dégénératives, et notamment la maladie d'Alzheimer. Le risque de maladie d'Alzheimer, qui peut survenir chez des sujets jeunes, dès l'âge de 45 ans, est d'ailleurs beaucoup plus important que le risque de cancer.
A la nouvelle étude du Conseil National de Recherches du Canada (CNRC) publié le 5 novembre 2010 les recherches démontrent avec des clusters précis (p. 369-395) les effets potentiels et délétères des antennes relais de téléphonie mobiles de la ville d'Ottawa. Celle-ci suggère notamment que les sites d'antennes relais devraient être maintenus à 450 mètres de toutes personnes et sur des points hauts d'environ 50 mètres.
Aux travaux du Docteur Roger Coghill, relatés le 04 avril 2011 par le Daily Express, qui siège au comité consultatif du gouvernement sur les irradiations des communications mobiles. Il a examiné des études à travers le monde alliant la proximité des antennes relais à la dépression et un effet sur la chimie du cerveau, appauvrissant la sécrétion des niveaux de sérotonine.
Quelle est la situation à la Pergola ?
Le guide des relations entre opérateurs et communes, signé par l'AFOM et l'AMF, stipule que dans le cadre, et en application de la réglementation en vigueur, les opérateurs « s'engagent en outre, au sein des établissements scolaires,'..de soins, à ce que le niveau d'exposition soit aussi faible que possible tout en préservant la qualité du service rendu, conformément au décret du 3 mai 2002. »
Hors dans un rayon inférieur à 500 m, nous trouvons déjà, 6 stations de base dont 4 où ORANGE TM est présent. Il faut préciser que cette technologie permet une bonne réception jusqu'à 3 km. On ne peut donc parler d'impératif de couverture du territoire.
Si cependant l'opérateur veut optimiser son service, il doit procéder à une colocalisation ou à une mutualisation des stations de base existantes sur la recommandation expresse du Ministre des postes et des communications électroniques.
A ce jour aucun dépôt de dossier n'a été reçu à l'Agence Nationale des Fréquences, et en conséquence aucune autorisation n'a pu être délivrée.
Pourquoi le Conseil d'Administration de la clinique se met-il hors la loi en couvrant ORANGE TM ?
Pourquoi le CHSCT et les services de la DDASS ne sont pas informés de cela ?
Pourquoi lors du dernier CHSCT l'information sur ce sujet n'a pas été objective et contradictoire ? De plus nous savons que les opérateurs ne peuvent pas s'assurer contre les risques liés aux C.E.M. au même titre que les risques liés à l'amiante et au plomb.
Le Conseil d'Administration de la clinique devient dès lors responsable civilement et pénalement pour une durée de 30 ans.
Pour information, il y a eu jurisprudence de la Cour d'Appel de Versailles (4/02/2009) pour trouble anormal de voisinage au nom du principe de précaution, Bouygues Télécom a été condamné.
A ce jour, 11 médecins jouxtant la clinique ont signé la pétition du Collectif contre le projet d'érection de cette antenne.
Il est à préciser qu'actuellement les mesures faites au 3ème étage de la Villa Matisse sont déjà de 0,5 v/mètre ; il est à craindre que les émissions futures, si ORANGE installe ses antennes, seraient de l'ordre de 5 v/m soit 8 fois le seuil sanitaire préconisé.
Déjà ce quartier de Béziers est inondé d'émissions de champs électromagnétiques (voir plan en illustration) par, notamment, les antennes des Arènes, de la Grangette, du château d'eau du Rouat et celle du Boulevard du Languedoc dont on peut discuter les mesures faites (2,2 v/m) à une distance de 110 mètres et à un mètre de hauteur pour une antenne érigée à 20 mètres de hauteur !
De plus, il n'y a pas, sur Béziers, du fait de l'abondance d'installations d'antennes de téléphonie mobile, de problème de réception pour la téléphonie mobile et donc cette antenne est superfétatoire !
On ne peut que constater la course effrénée d'installation d'antennes par ORANGE qui, sans doute, craint l'arrivée de son 3ème concurrent FREE.
Le Collectif « Villa Matisse » a déposé auprès du Sénateur-Maire un recours amiable de suspension de cette installation.