La communauté internationale est appelée à améliorer les mesures de sûreté nucléaire, et faire preuve de plus de transparence, après l'accident de la centrale Fukushima Daiichi, au Japon.
En tout cas, c'est ce qu'a demandé le Directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, lundi dernier.
Il déclare, à l'occasion de la cinquième réunion d'examen de la Convention sur la sûreté nucléaire qui va se dérouler au cours des dix prochains jours à Vienne, en Autriche : « L'inquiétude que ressentent des millions de personnes dans le monde de savoir si l'énergie nucléaire est sûre ou pas doit être prise au sérieux (') L'adhésion rigoureuse à des standards internationaux robustes et à la transparence totale, en temps normal comme en temps de crise, est vitale pour la restauration de la confiance du public dans l'énergie nucléaire (') La situation dans la centrale de Fukushima Daichii reste grave. La centrale a été frappée par un tremblement de terre de magnitude 9 et un tsunami qui s'en est suivi le 11 mars dernier. Des réacteurs de la centrale nucléaire ont été endommagés, ce qui a entraîné une contamination radioactive de l'environnement ».
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Aujourd'hui plus que jamais, la principale priorité pour le Directeur de l'AIEA est de vaincre la crise et de stabiliser les réacteurs. « Mais nous devons également commencer le processus de réflexion et d'évaluation |
Aujourd'hui plus que jamais, la principale priorité pour le Directeur de l'AIEA est de vaincre la crise et de stabiliser les réacteurs. « Mais nous devons également commencer le processus de réflexion et d'évaluation », a dit Yukiya Amano, dans un communiqué de l'ONU.
La Convention sur la sûreté nucléaire concerne les réacteurs électronucléaires civils. Elle fixe un certains nombre d'objectifs de sûreté et définit des mesures visant à les atteindre. Les pays contractants s'engagent en particulier à :
· mettre en place un cadre législatif, réglementaire et administratif répondant aux objectifs de la convention et permettant de remplir ses obligations ;
· mettre en place un organisme de réglementation et de contrôle indépendant doté d'une autorité, de compétences et de ressources humaines et financières suffisantes.
La convention est mise en 'uvre au moyen de « Réunions d'examen » des parties contractantes destinées à développer la coopération et les échanges d'expérience. Une réunion d'examen est organisée tous les trois ans. Quelques mois à l'avance, chaque partie contractante soumet un rapport présentant les mesures prises pour mettre en 'uvre la Convention. Au cours de la réunion, les autres parties contractantes discutent le rapport présenté et peuvent poser des questions complémentaires. Un rapport de synthèse, établi par le président de la réunion et rendu publique, présente les progrès accomplis et les difficultés qui subsistent.
Adoptée en 1994 par les pays membres de l'AIEA, la Convention a été approuvée par la France le 13 septembre 1995. Elle est entrée en vigueur le 24 octobre 1996. Depuis le 31 mars 2005, tous les pays exploitant des réacteurs électronucléaires l'ont ratifiée. Fin décembre 2008, 62 parties contractantes l'avaient ratifiée.
Conformément à son article 5, chaque partie contractante doit présenter, en vue des réunions d'examen (tous les trois ans), un rapport décrivant la façon dont elle met en 'uvre les obligations de la Convention. La prochaine réunion d'examen est prévue du 4 au 14 avril 2011. A ce jour, 72 pays sont parties à la Convention sur la sûreté nucléaire.
Pou information, à la fin de l'année 2010, plus de 60 Etats membres de l'AIEA ont informé l'agence qu'ils considéraient introduire de nouveaux programmes nucléaires et les 29 membres qui en ont déjà de les étendre.
Pour Mr Yukiya Amano : « L'AIEA va continuer de travailler avec les utilisateurs de l'énergie nucléaire et les nouveaux utilisateurs afin de garantir que l'énergie nucléaire soit utilisée de manière efficace, sûre et sécurisée, et que cela se fasse sans prolifération d'armes nucléaires (') Après l'accident de Fukushima, nous allons redoubler nos efforts pour aider les nouveaux arrivants afin qu'ils mettent en place des systèmes de sûreté avant de faire démarrer le premier réacteur ».