Les faibles concentrations de particules radioactives émanant de la centrale nucléaire endommagée suite au séisme qui a ébranlé le Japon vendredi dernier, semblent se diriger vers l'est et devraient atteindre l'Amérique du Nord d'ici quelques jours, d'après ce qu'a indiqué un responsable suédois jeudi.
Lars-Erik De Geer, directeur de recherche pour l'Institut de Recherche sur la Défense de la Suède, une agence gouvernementale, faisait référence à des données provenant d'un réseau de stations internationales de surveillance conçu pour détecter les signes de tests d'armes nucléaires dans le monde.
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Le nuage radioactif généré par l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986 avait atteint les Etats-Unis en dix jours |
Mettant l'accent sur le fait que les niveaux de radioactivité n'étaient pas dangereux pour les êtres humains, il a annoncé que les particules poursuivraient leur chemin en traversant l'Atlantique et finiraient pas atteindre l'Europe.
« Ce n'est pas quelque chose que l'on peut voir habituellement » a-t-il ajouté, en soulignant que ce n'était cependant pas dangereux pour les êtres humains.
Il a indiqué qu'il était convaincu que les particules radioactives finiraient par être détectées dans l'ensemble de l'hémisphère nord.
« Ce n'est qu'une question d'activités très faibles, donc il n'y a pas de quoi s'inquiéter » a indiqué Lars-Erik De Geer.
« Dans le passé, lorsque des tests d'armes nucléaires ont été réalisés en Chine' il y a eu ensuite des nuages similaires en permanence et personne ne s'en souciait » a-t-il ajouté.
Avant son intervention, la Commission Régulatrice pour le Nucléaire aux Etats-Unis avait conseillé aux américains vivant près de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon de quitter la région et de s'éloigner d'au moins 80 kilomètres tout en minimisant les risques de contamination aux Etats-Unis.
« Toutes les informations disponibles continuent d'indiquer qu'Hawaii, l'Alaska, les Territoires américains et la Côte Ouest des Etats-Unis ne devraient pas connaître de niveaux dangereux de radioactivité » a déclaré la Commission dans un communiqué mercredi.
Lars-Erik De Geer faisait également référence aux données publiées par l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO, une agence indépendante basée à Vienne et chargée de détecter toute explosion atomique sur la planète et d'en alerter les pays membres.
Il a déclaré qu'il pensait que les particules radioactives « finiraient par arriver ici » en parlant de l'Europe.
La CTBTO compte plus de soixante stations dans le monde qui peuvent repérer de très faibles niveaux de particules radioactives telles que le caesium ou les isotopes d'iode.
Elle fournit en permanence des données à ses Etats membres, dont la Suède, mais ne publie pas les détails de ses mesures.
Le New York Times a déclaré qu'une prévision de la CTBTO du mouvement possible du nuage radioactif avait montré qu'il traverserait le Pacifique, toucherait les îles Aléoutiennes jeudi avant de frapper la côte sud de la Californie vendredi.
Le journal indique que les experts de la santé et du nucléaire ont mis l'accent sur le fait que la radioactivité serait très diluée et qu'au pire, elle n'aurait que des conséquences mineures sur la santé de la population des Etats-Unis.
De façon similaire, le nuage radioactif généré par l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986 s'était propagé dans le monde entier et avait atteint la côte ouest des Etats-Unis en dix jours.