L'IRSN vient d'établir un nouveau point sur l'état des réacteurs japonais au 17 mars 2011 à 06 heures.
Selon l'agence, depuis le précédent point d'information du 16 mars 2011 à 19h00 sur la situation de la centrale de Fukushima Daiichi, les quantités d'assemblages combustibles présents dans les piscines des réacteurs 1 à 4 sont confirmées (respectivement 292, 587, 514, 15001 assemblages).
Dans la piscine du réacteur n°1, il semble qu'il n'y ait pas d'ébullition. La puissance à évacuer est relativement faible (0,3 MW). De même pour la piscine du réacteur n°2.
 |
L'IRSN vient d'établir un nouveau point sur l'état des réacteurs japonais au 17 mars 2011 à 06 heures |
En ce qui concerne la piscine du réacteur n°3, selon les calculs de l'IRSN, la piscine est passée en ébullition. Des largages d'eau par hélicoptères ont eu lieu vers 10h00 heure locale (02h00 heure de Paris le 17 mars). Environ 7,5 tonnes d'eau ont été lâchées à chaque passage mais une part importante de l'eau n'a probablement pas atteint sa cible. L'absence de panache de vapeur au-dessus du bâtiment laisse penser que l'opération a été efficace. Cependant, cela ne permet que de retarder très légèrement la dégradation de la situation. L'IRSN suspecte une perte d'étanchéité de la piscine, peut on lire dans un communiqué de presse.
La piscine du réacteur n°4 est également passée en ébullition. La puissance à évacuer est élevée, environ 3 MW. « Il semblerait que le survol par hélicoptère ait permis de constater que cette piscine contenait de l'eau. Ceci aurait conduit à un largage de deux poches supplémentaires d'eau sur la piscine du réacteur n°3. Cette information reste cependant sujette à caution », note l'IRSN.
Dans la piscine du réacteur n°5, la température de l'eau de cette piscine augmente lentement. Le niveau d'eau est contrôlé.
Enfin, la piscine du réacteur n°6 a été refroidie suite à la mise en 'uvre de groupes électrogènes diesels supplémentaires. Le niveau d'eau est contrôlé.
Concernant la piscine de désactivation commune du site, l'IRSN ne dispose pas d'information sur l'état de cette piscine et n'a pas pu faire d'estimation de délai avant découvrement des assemblages.
Intéressons nous maintenant à l'état des réacteurs. Selon l'exploitant, 70% du coeur du réacteur N°1 serait endommagé. L'injection d'eau de mer dans la cuve serait maintenue afin d'assurer le refroidissement du coeur qui reste cependant partiellement dénoyé. L'eau contenue dans la cuve se décharge dans l'enceinte de confinement via une soupape.
33% du coeur du réacteur N°2 serait endommagé. L'injection d'eau de mer dans la cuve est maintenue afin d'assurer le refroidissement du coeur qui est maintenant sous eau. La salle de commande est très irradiante, limitant le temps de présence des intervenants.
Le coeur du réacteur N° 3 est partiellement endommagé. L'injection d'eau de mer dans la cuve serait maintenue afin d'assurer le refroidissement du coeur qui reste cependant partiellement dénoyé. La vapeur produite dans la cuve au contact du combustible s'évacue dans l'enceinte de confinement qui semble toujours étanche. Des dépressurisations de l'enceinte de confinement sont réalisées.
La partie supérieure du bâtiment du réacteur N° 4 est endommagée. La salle de commande est très irradiante, limitant le temps de présence des intervenants.
Enfin, concernant les réacteurs N°5 et 6, l'IRSN n'a pas d'information sur la présence de combustible dans le c'ur du réacteur.
Concernant les autres centrales, les réacteurs n° 1, 2, 3 et 4 de la Centrale de Fukushima II (Daini) ont atteint les conditions d'arrêt normales (appelées « arrêt à froid »). Aucune dégradation du combustible n'a eu lieu sur ces réacteurs.
Enfin, il n'y a pas d'élément particulier à signaler dans les Centrales d'Onagawa et de Tokai.