Le chantier de démolition des maisons de la Faute-sur-Mer, a démarré hier, le 14/03/2011, plus d'un an après la tempête Xynthia.
La préparation du chantier de déconstruction des maisons touchées par la tempête Xynthia et rachetées pour la plupart par l'Etat a débuté péniblement, sous les yeux des sinistrés.
La Faute-sur-Mer est donc la première commune à faire l'objet de ce plan, qui commence par la sécurisation du périmètre puis qui se poursuit par le désamiantage et le « nettoyage » des maisons. Ensuite seulement auront lieu les destructions qui vont concerner, sur cette commune, 95 habitations avant juin puis 150 à 200 maisons jusqu'à la fin 2011. Même scénario à l'Aiguillon-sur-Mer, avec la déconstruction prochaine de 49 maisons.
Un chantier prévu pour durer 4 ans, le temps à l'Etat de procéder à toutes les démarchés administratives avec les propriétaires concernés, peut on lire dans un communiqué de presse.
La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars 2010, causant un épisode de vents violents. Le système, en provenance des régions subtropicales mais de type frontal, a principalement touché l'Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique.
Son passage a causé la mort de 59 personnes et de nombreux dégâts matériels. En France, la conjonction de vents violents et de fortes marées a donné lieu à une onde de tempête qui a occasionné d'importantes inondations dans certaines régions littorales, principalement en Charente-Maritime, en Vendée et dans les Côtes-d'Armor. La tempête Xynthia est considérée comme une des plus violentes et des plus meurtrières depuis les deux tempêtes de décembre 1999.
Les premières estimations sur le coût de la tempête Xynthia pour les compagnies d'assurances françaises sont évaluées à 1 milliard d'euros, soit nettement moins que la tempête Klaus. Selon la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), la tempête Xynthia, coûterait « au minimum 1,2 milliard d'euros aux assureurs.».
Cette estimation a été portée à 1,5 milliard d'euros en avril 2010 (800 millions d'euros pour les conséquences du vent et 700 millions pour les inondations). Cette annonce a été faite par les assureurs alors que l'État venait de mettre en place sa cellule d'indemnisation amiable pour les victimes de la tempête situées dans les zones noires. La FFSA a aussi rappelé que le remboursement se fera sur la base de la valeur de construction de la maison avant la tempête, et que les assureurs couvraient les aléas naturels de type catastrophes naturelles, « sauf les effets du vent ».
Le nombre important de décès survenus en France a remis en cause l'urbanisation du littoral, l'entretien des digues et les systèmes d'alerte mis en place depuis plusieurs années. Dans les deux départements les plus touchés (Vendée et Charente-Maritime), la tempête a eu pour conséquence des mouvements de populations, certes souvent limités (évacuation de zones devenues inconstructibles, dans le cadre du plan de prévention des risques d'innondations) et une prise de conscience de la nécessité d'un meilleur entretien des digues (mise en place du plan digues 2010). Les populations, durement éprouvées, se sont regroupées en associations et ont entamé des actions en justice, afin de mieux déterminer les responsabilités de chacun dans le bilan de cette catastrophe.
Le PSR, qui a pour vocation de protéger les populations et de sécuriser l'ensemble du territoire, est doté de 500 M'. Il comprend une soixantaine d'actions concrètes visant à mieux maîtriser l'urbanisation dans les zones dangereuses, à améliorer la vigilance météo et l'alerte des populations, à renforcer la fiabilité des digues et à développer la culture du risque. Comment envisager que ce plan puisse être efficace alors qu'il ne fait qu'accélérer la réalisation des PPRI, sans pour autant renforcer leur pouvoir d'action et ne permettant toujours pas la prescription des démolitions dans les zones dangereuses ? Des PPRI si influençables, et tellement victimes de la spéculation immobilière qu'ils en deviennent inefficaces. Ce plan « Submersions rapides » doit sortir des préfectures et être relayé par les mairies auprès du grand public avec un discours d'accompagnement. Le public scolaire devra également être rapidement sensibilisé, peut on lire dans un communiqué de presse.
Toutefois, de nombreuses questions restent sans réponse
· Comment envisager une seconde que le PSR puisse être efficace alors qu'il n'est doté, pour tout le territoire, que du double du montant jusque là dépensé sur le petit secteur touché par la tempête ?
· Va-t-on délimiter des «zones noires» dans tous les secteurs inondables de France où le risque vital existe ?
· Quels moyens pour racheter ces centaines de milliers de mètres carrés qui n'auraient jamais du être construits et quid des terrains constructibles en zones submersibles ?
· Quels moyens pour protéger ce qui pourrait l'être ?
· Quelle « prime à la non urbanisation » pour concurrencer les « primes » à la construction ?
· Comment va s'appliquer concrètement le « principe de transparence des digues »* ?
« Ces questions doivent trouver une réponse rapide si l'on veut pouvoir protéger les biens et les populations, et en priorité celle des 165 000 bâtiments dans les 864 communes littorales les plus vulnérables et des 16 000 autres communes concernées par le risque d'inondation. La spéculation immobilière fondée sur l'aspiration des français à vivre en vue de l'eau ne doit plus décider de l'aménagement du territoire. C'est une décision politique que doivent prendre les élus, responsables de la protection des biens et des personnes, ceux-là même qui doivent rendre des comptes en cas de catastrophe », déclare Denez L'Hostis, pilote de la mission Mer et Littoral de FNE.