Le Sénateur Roland COURTEAU s'est vu signifier la création d'un centre d'alerte aux tsunamis en Méditerranée promis « pour mai 2012 », à l'issue d'une audition publique, au Sénat, réunissant scientifiques et représentants des ministères de l'Intérieur et de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer.
« La Mer Méditerranée Occidentale pourrait, dans le mois de mai de l'année 2012, bénéficier de la mise en place d'un Centre National d'Alerte contre le risque de tsunamis », a indiqué le Sénateur Roland COURTEAU à l'issue de l'audition publique.
Le futur centre d'alerte sera créé à Bruyère-le-Châtel (Essonne) où se trouve un centre du Commissariat à l'énergie atomique. Le CEA sera impliqué dans la création du nouveau centre.
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La Mer Méditerranée Occidentale pourrait, dans le mois de mai de l'année 2012, bénéficier de la mise en place d'un Centre National d'Alerte contre le risque de tsunamis |
Les fonctions de ce nouveau centre couvrent une zone allant de l'Atlantique nord-est à la Méditerranée occidentale. Une identification internationale puisque il permettra une régionalisation d'alerte aux tsunamis pour tous les pays de la Méditerranée occidentale.
La réalisation de ce centre s'inscrit dans une dynamique de gouvernance internationale. Suite au tsunami de Sumatra, en 2004, la communauté internationale, sous l'égide de l'ONU, a décidé de mettre en place des systèmes d'alerte aux tsunamis dans l'ensemble des bassins océaniques, alors que seul l'océan Pacifique disposait d'un tel système avant 2004. Dans ce cadre, la France s'est engagée à prendre en charge la surveillance et l'alerte aux tsunamis pour la Méditerranée occidentale.
Le centre d'alerte aux tsunamis aura plusieurs missions : la détection, l'expertise et l'alerte en soutien aux autorités nationales de protection civile et aux centres d'alerte aux tsunamis des autres pays.
Auteur, en 2008, d'un rapport intitulé « Tsunamis sur les côtes françaises : un risque certain, une impréparation manifeste », Roland COURTEAU avait alors estimé, dans le cadre des travaux de l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques (OPECST) qu'un tel risque existait aussi en Méditerranée et avait donc mis en avant, plusieurs propositions pour y faire face.
En effet, selon le Sénateur, « au XXème siècle, 76 % des tsunamis ont eu lieu dans l'océan Pacifique, 10 % en Méditerranée, 10 % sur l'Atlantique et 4 % dans l'océan Indien. Aucune mer, aucun océan, n'est à l'abri d'un tel risque (') Or, tout est à faire en Méditerranée ou aucun dispositif d'alerte n'existe».
Selon Roland Courteau, les derniers épisodes catastrophiques ne sont pas si anciens en Méditerranée. Ainsi, en 1908, suite à un tremblement de terre à Messine (Italie), un tsunami avait fait 40 000 morts sur les rives touchées. « En 2003, un séisme s'est produit au large de l'Algérie, déclenchant un tsunami qui a provoqué une vague de 3 mètres sur les Baléares, et une vague de 30 cm qui est arrivée la nuit sur nos côtes. »
Le sénateur audois a également établi des simulations. Dans le cadre d'un séisme de magnitude modérée qui se produirait dans le c'ur du golfe du Lion, cela créerait une vague de 1,5 m sur le Roussillon comme à Frontignan.
Physiquement, ce centre d'alerte sera créé en région parisienne, sous la responsabilité du CEA (Commissariat à l'énergie atomique), en association avec le CNRS. Il en coûtera au bas mot 14 à 15 M', en comptant l'installation de stations sismiques supplémentaires, marégraphes et tsunami-mètres à déposer stratégiquement au fond de la Méditerranée. Des instruments indispensables car une vague géante peut être générée par un séisme, un glissement de terrain ou l'irruption d'un volcan.