Un violent séisme de magnitude 8,9, le plus fort jamais enregistré au Japon, a frappé, vendredi 11 mars, le nord-est du pays, déclenchant un tsunami, avec des vagues atteignant dix mètres, et faisant des centaines de morts et de nombreux disparus.
L'épicentre est situé à 370 km au NNE de Tokyo, à une latitude de 38,32°E et une longitude de 142,37°NE. Le séisme s'est produit sur la zone de subduction à environ 25 km de profondeur.
Compte tenu de la magnitude de ce séisme, la zone de faille qui a rompu est de très grande extension (plusieurs centaines de kilomètres), expliquant la durée exceptionnelle de la secousse ressentie à Tokyo (plus de 5 minutes). Un fort séisme (M=7,2) s'était déjà produit deux jours auparavant dans la même zone, peut on lire dans un communiqué de presse.
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Le séisme a été très fortement ressenti à Tokyo et sur une grande partie du territoire de l'île de Honshu. L'évaluation des dommages est en cours |
Le séisme a été très fortement ressenti à Tokyo et sur une grande partie du territoire de l'île de Honshu. L'évaluation des dommages est en cours.
Les dégâts sont déjà considérables au Japon, avec des installations pétrochimiques en flammes dans l'est du pays et l'annonce de premières victimes (288 morts et 349 disparus), selon les médias japonais. Un tsunami a été généré par la déformation de la croûte terrestre sous l'océan Pacifique induite par le séisme. Les côtes du Japon ont été envahies par une montée des eaux très importante (jusqu'à 10 mètres) en particulier dans la région de Sendai. Les images télévisées laissent craindre un bilan humain catastrophique. Des alertes ont été émises par le Japan Meteorological Agency et le Pacific Tsunami Warning Center. Le tsunami balaye actuellement l'ensemble de l'Océan Pacifique.
L'état d'alerte nucléaire est décrété, rapporte l'AEIA (Agence internationale de l'énergie atomique), alors que quatorze réacteurs dans quatre centrales sont affectés. Si les autorités de sûreté nucléaire japonaise affirment que « les centrales ont été mises à l'arrêt » et qu'« aucune fuite radioactive n'est recensée », il y a quand même des raisons de s'inquiéter.
Près de la centrale de Fukushima, quelque 6 000 personnes ont été évacuées, dans une zone qui s'étend jusqu'à 3 km autour de la centrale.
La cellule de gestion de crise de l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a été activée immédiatement après le séisme. Un départ de feu a été signalé dans un bâtiment non nucléaire dans la centrale nucléaire d'Onagawa, et a été maitrisé quelques heures plus tard. Autour de la centrale de Fukushima- Daiichi, le gouverneur a demandé, à titre de précaution, l'évacuation des personnes dans un rayon de 3 kilomètres autour de l'installation, et une mise à l'abri des populations dans un rayon de 3 à 10 kilomètres, ce qui laisse supposer une situation préoccupante. Néanmoins aucun rejet radioactif dans l'environnement n'a jusqu'à présent été signalé.
Rappelons qu'en juillet 2007, un séisme de magnitude 6,6 s'est produit à proximité de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (située sur la côte ouest de l'île d'Honshu), engendrant de très fortes accélérations. Sur les 7 réacteurs du site, 4 réacteurs avaient subi un arrêt d'urgence.
Au cours de son histoire, ce pays a subi plusieurs séismes meurtriers et destructeurs. Parmi les plus notables, on peut citer :
· le 18 mai 1847, séisme de Zenkoji (34 000 morts, magnitude 7,4) ;
· le 15 juin 1896, séisme de Sanriku (22 000 morts, magnitude 7,6) ;
· le 1er septembre 1923, séisme de Tokyo (plus de 100 000 morts, magnitude 8,3) ;
· le 16 janvier 1995, séisme de Kobé (5 502 morts, magnitude 6,8).