L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) vient de présenter son bilan 2009 complet des résultats de la surveillance radiologique de l'environnement en France.
Selon le rapport, les niveaux de radioactivité mesurés en 2009 en métropole dans le cadre de la surveillance assurée par l'Institut sont stables, dans la continuité des dernières années, et se situent à un très bas niveau, c'est-à-dire proches ou en-deçà des limites de détection des instruments de mesure utilisés, peut on lire dans un communiqué de presse.
Le bilan radiologique 2009 fait le point sur 3 constats radiologiques territoriaux : Le Val de Loire, le Sud-Ouest et la Vallée du Rhône, avec pour principal objectif de ces constats est d'établir, sur plusieurs départements, un référentiel actualisé des niveaux de radioactivité dans divers compartiments de l'environnement, en particulier dans les productions locales emblématiques du territoire concerné ou à forte valeur ajoutée.
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Les niveaux de radioactivité mesurés en 2009 en métropole dans le cadre de la surveillance assurée par l'Institut sont stables, dans la continuité des dernières années, et se situent à un très bas niveau, c'est-à-dire proches ou en-deçà des limites de détection des instruments de mesure utilisés |
Il faut savoir que l'édition 2009 du bilan annuel de l'état radiologique de l'environnement français bénéficie des résultats des premières actions engagées par l'IRSN pour faire évoluer la surveillance qu'il exerce, consistant à définir et mettre en 'uvre un programme de modernisation et de redéploiement de ses dispositifs de surveillance.
Mais pour ce bilan, les chapitres consacrés aux constats radiologiques territoriaux et à la surveillance du littoral et des denrées sont les principaux concernés.
En France, une surveillance de la radioactivité de l'environnement est effectuée autour des sites nucléaires et sur le reste du territoire national. Cette surveillance implique des acteurs multiples, principalement les exploitants d'activités nucléaires, les autorités de sûreté nucléaire qui en assurent le contrôle, et l'IRSN.
Les activités humaines mettant en 'uvre des substances radioactives sont susceptibles d'entraîner le rejet de radionucléides dans l'environnement, soit dans le cadre de leur exercice normal (rejets autorisés), soit lors d'incidents ou d'accidents d'exploitation, soit de manière intentionnelle (abandon de déchets, actes malveillants). En outre, des sources naturelles apportent régulièrement des radionucléides dans l'environnement ; il s'agit par exemple du tritium (3H), du carbone 14 (14C), du potassium 40 (40K), de l'uranium et de ses descendants, etc.
La méthodologie et les plans d'échantillonnage propres aux trois régions concernées sont commentés : (source IRSN)
· Le Val de Loire : l'étude du Val de Loire, premier constat pilote, s'est déroulée de 2008 à 2010 sur un territoire allant de l'amont de Belleville-sur-Loire à l'aval de Chinon, en vue de déterminer les niveaux de radioactivité de cette région. Les mesures acquises témoignent essentiellement du bruit de fond naturel et de la rémanence des dépôts anciens des retombées des tirs atmosphériques d'armes nucléaires (137Cs, 90Sr, transuraniens, tritium et carbone 14) et de l'accident de Tchernobyl (137Cs) sur l'ensemble du bassin. Aucune anomalie n'a été constatée par rapport aux connaissances relatives aux niveaux de radioactivité sur le territoire métropolitain.
· Le Sud-Ouest : l'étude a débuté en 2009 et s'achèvera en 2012.
· La Vallée du Rhône : débutée en 2009, l'étude s'achèvera également en 2012.
Par ailleurs, l'édition 2009 du bilan annuel de l'état radiologique de l'environnement français est marquée par une augmentation et une diversification des résultats de la surveillance, notamment des façades littorales et des denrées alimentaires.
Une évolution issue de la collaboration fructueuse entre l'IRSN, la Direction générale de l'alimentation (DGAL) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans le cadre d'un programme de surveillance optimisé, peut on lire dans un communiqué de presse.
Trois anciens sites industriels dont les activités historiques ont entraîné une pollution de l'environnement, se sont vue mener des expertises radiologiques par l'IRSN, à savoir :
· Sur le site de la société Orflam-Plast implantée à Pargny-sur-Saulx dans la Marne, détection de thorium232 (cette dernière à fabriquer de 1932 à 1967, des pierres à briquet à partir du cérium extrait du minerai de monazite. Son procédé d'extraction chimique a entraîné une production importante de résidus solides à base de sel de thorium, qui ont été utilisés comme remblais et disséminés autour de l'usine).
· A proximité de l'ancien laboratoire de la société Isotopchim, au lieu dit « le Belvédère de Ganagobie dans les Alpes de Haute-Provence, détection de carbone 14 (où des arbres ont été contaminés en carbone 14. Cette contamination est la conséquence des rejets atmosphériques, de 1989 à 1997, du laboratoire Isotopchim, dédié notamment à la production de molécules marquées pour la chimie fine. L'IRSN a procédé à l'évaluation des conséquences radiologiques qui résulteraient des situations susceptibles de survenir selon les deux options de gestion envisagées : le maintien du site en l'état, en particulier en laissant sur place les arbres et en continuant l'entretien du site qui est fait actuellement ; l'enlèvement total ou partiel de ces arbres.
· Contamination au radium du site Charvet de l'île Saint-Denis dans la Seine Saint Denis (de 1913 à 1928, la société SATCHI a exercé une activité industrielle d'extraction du radium à partir de minerais d'uranium sur son site de l'île Saint-Denis. Cette activité a laissé une contamination, révélée en 1997-1998, lors de la destruction des bâtiments de l'établissement Charvet SA, dernier propriétaire du site. En 2009, l'IRSN a réalisé un diagnostic radiologique sur ce site afin d'évaluer l'étendue de la pollution. L'étude a montré que l'essentiel de la contamination est limitée à l'enceinte de l'entreprise et s'observe ponctuellement aux alentours. Bien que la pollution ne présente pas de risque sanitaire pour les populations, des travaux de dépollution ont débuté en 2010, sous l'égide de l'Andra, en vue de réhabiliter site). Dans ce cas, l'IRSN a préconisé le contrôle radiologique des matériaux issus de la déconstruction, une étude hydrogéologique et la mise en place d'un programme de surveillance à long terme.