Les inondations qui ont dévasté de grandes parties de la côte est australienne, dont la troisième principale du pays, semblent être en bonne voie de devenir la catastrophe naturelle la plus coûteuse pour ce pays, pourtant habitué aux climats extrêmes, d'après ce qu'a indiqué le Ministre des Finances Wayne Swan lundi.
Le déluge de la semaine dernière dans la région de Brisbane et dernièrement dans l'Etat de Victoria, où 46 villes ont été affectées, ne devrait cependant pas retarder le retour à l'excédent budgétaire prévu pour 2012-2013, d'après Wayne Swan, mais pourrait obliger le gouvernement à réduire durement ses dépenses.
« Il semble que ce sera, en termes économiques, la plus grande catastrophe naturelle de notre histoire » a-t-il déclaré à la télévision australienne.
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Les inondations, qui ont jusqu'à présent tué 22 personnes depuis le début de la catastrophe le mois dernier, pourrait réduire de 1% la croissance économique  |
« C'est très important. Ce n'est pas seulement quelque chose qui va occuper notre temps pour les prochains mois. Il faudra plusieurs années avant de terminer le processus de reconstruction ».
Les inondations ont frappé quatre Etats depuis le mois de décembre et le bilan humain dans l'Etat du Queensland, le plus sévèrement touché, devrait encore augmenter.
L'étendue de la catastrophe a dépassé celle du cyclone de 1974 qui avait laissé 43 000 individus sans foyer dans l'Etat de Darwin en Australie, ou encore celle des feux de forêts de 2009 dans l'Etat de Victoria qui avait fait 131 morts mais avaient provoqué moins de dégâts.
Le coût estimé de la reconstruction dans l'Etat du Queensland s'élève à 10 milliards de dollars, d'après ce qu'a déclaré le quotidien local The Australian lundi. Le coût des dégâts va également croissant alors que les inondations se déplacent du sud vers le nord et l'ouest de l'Etat de Victoria.
Un des membres du Comité de la Banque Centrale, Warwick McKibbin, a prévenu la semaine dernière que les inondations, qui ont jusqu'à présent tué 22 personnes depuis le début de la catastrophe le mois dernier, pourrait réduire de 1% la croissance économique, soit un coût total de 13 milliards de dollars du fait de la perte de la production ou de la destruction des infrastructures notamment.
Le groupe JP Morgan a indiqué que le risque d'inflation s'était également intensifié, l'économie étant déjà au niveau de « plein emploi », signifiant que la Banque Centrale indépendante pourrait être forcée de renforcer les taux de manière plus importante sur le moyen terme.
La ville victorienne de Horsham évoquait une « inondation comme on en voit une fois tous les cent ans », d'après l'expression du Maire Michael Ryan, tandis que la ville d'Echuca reste submergée par les eaux des inondations.
La catastrophe serait liée au phénomène climatique El Nino, qui a intensifié les pluies en Australie.
Le Parti Vert Australien, très influent dans le pays, qui aide le gouvernement travailliste du Premier Ministre Julia Gillard, a déclaré lundi que les « barons du charbon » devraient payer pour les dégâts causés par la catastrophe naturelle en utilisant la moitié des taxes sur les profits sur les ressources minérales.
« Il fait très peu de doute que la combustion des carburants fossiles est responsable du réchauffement des océans que nous avons pu constater au large de l'Australie, et qui en retour ' les scientifiques le disent très clairement- est responsable de ces inondations extraordinaires et atroces » a indiqué le leader du Parti Vert, Bob Brown.