Les pluies qui ont dévasté une région montagneuse du nord de Rio de Janeiro au Brésil ont tué au moins 641 personnes, d'après ce qu'a déclaré l'agence de Défense Civile du pays dimanche, alors que la crainte de davantage de tempêtes et d'épidémie a éclipsé les opérations de sauvetage.
Presque cinq jours après que les précipitations aient provoqué des inondations et des glissements de terrain importants dans l'une des pires catastrophes naturelles qu'ait connue le Brésil, le bilan humain continue à s'aggraver alors que les sauveteurs déterrent les corps ensevelis sous des rivières de boue et atteignent les zones les plus isolées.
Les médias locaux montrent des sauveteurs cherchant d'éventuels rescapés sous des monticules de débris, leur tache étant rendue encore plus compliquée par l'augmentation des précipitations depuis samedi.
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Le gouvernement fédéral a alloué 780 millions de réais à l'aide d'urgence et la présidente du Brésil a décrété trois jours de deuil national.  |
Le gouvernement a mis à la disposition de la région 586 militaires pour les opérations de secours, 8000 paniers de nourriture et 7 tonnes de médicaments et d'autres matériels, d'après un communiqué officiel.
Le quotidien local O Globo indique par ailleurs que l'armée a participé au sauvetage de 110 familles dans les régions isolées de Teresopolis, où 268 personnes sont mortes, mais les individus affectés par les inondations se plaignent de plus en plus de ce qu'ils considèrent comme une déficience d'aide de la part de l'Etat pour la distribution des biens de premières nécessité et pour le déterrement des corps.
Tandis que les dons de nourriture, d'eau et de vêtements viennent de tout le pays, de nombreux individus se trouvant dans les zones isolées manquent des biens de base.
« L'eau a commencé à recouvrir les escaliers et nous avons placé certaines de nos affaires sur d'autres mais nous n'avons rien pu sauver avec la puissance de l'eau. Tout s'est effondré et nous n'avons eu que le temps de nous sauver nous-mêmes » a déclaré Maria de Lourdes, une habitante de 49 ans. « Tout ce que j'avais, je l'ai perdu ».
L'étendue des dommages a posé un problème pour Dilma Rousseff, la nouveau présidente du Brésil, et a mis au jour des failles majeures dans le système de gestion des urgences et de la prévention des catastrophes dans un pays qui aspire à atteindre le statut de nation développée dans les prochaines années.
Dilma Rousseff s'est rendue dans la région dévastée jeudi dernier et a promis un effort de secours plus important, mais n'a pas pu encore le concrétiser dans certaines des régions les plus touchés. La colère des survivants se concentre jusqu'à présent sur les autorités d'Etat et locales.
Le gouvernement fédéral a alloué 780 millions de réais à l'aide d'urgence et Dilma Rousseff a décrété trois jours de deuil national.
Les autorités de la santé de l'Etat ont prévenu la population du risque de propagation d'épidémie contractée en buvant de l'eau contaminée. L'agence de Défense Civile du Brésil a également distribué des vaccines contre le tétanos et la diphtérie, d'après son site Internet.
Des douzaines de survivants aux inondations cherchaient à avoir des nouvelles de leurs parents disparus devant la morgue de Teresopolis samedi, tandis que les cimetières sont dépassés par le nombre de corps à enterrer.
De nombreux habitants craignent que leurs proches soient encore ensevelis sous les eaux, la boue ou les rochers, ce qui laisse penser que le bilan humain pourrait s'alourdir rapidement. Les autorités n'ont pas encore donné d'estimations concernant le nombre de personnes disparues.
Le torrent de terre et d'eau a balayé comme un tsunami certaines des communautés les plus pauvres de cette région du Brésil, détruisant les maisons et tuant des familles entières pendant leur sommeil.