Le 07 janvier 2011, à 8h51, un accident a eu lieu au sein de l'usine Gazechim située dans la zone industrielle de Lavera. Ce dernier a fait un mort, un blessé, et laisse les salariés choqués très choqués.
Selon La Provence, la personne morte dans l'explosion est un ouvrier âgé de 28 ans. "L'homme était en train de vérifier une bouteille de gaz lorsqu'il a été déchiqueté par la déflagration", écrit le quotidien. L'ouvrier décédé était le père d'un petit garçon, et était qualifié par ses collègues de "rigoureux" dans son travail, d'après les informations d'Europe 1.
La victime, manipulait une bonbonne métallique destinée à recevoir du chlore. France Nature Environnement et l'URVN, sa fédération régionale, souhaitent réagir et témoigner leur soutien à toutes les personnes affectées par cet accident, peut on lire dans un communiqué de presse.
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Risque industriel : à quand la véritable prise de conscience ? |
Une enquête administrative est ouverte. Mais ce nouvel accident remet à l'ordre du jour les mesures préventives concernant les risques industriels.
Selon les premières investigations, le chlore n'étant pas qualifié de produit explosif, une cause possible de cet accident pourrait être, selon certains experts, imputable à la présence d'un produit autre que le chlore qui aurait engendré une explosion.
Ainsi, une telle hypothèse impliquerait des négligences dans la gestion de la sécurité au sein de l'entreprise, peut on lire dans un communiqué de presse.
Le risque industriel se caractérise par un accident se produisant sur un site industriel et pouvant entraîner des conséquences graves pour le personnel, les populations, les biens, l'environnement ou le milieu naturel.
La France dispose depuis longtemps d'une législation spécifique permettant de réglementer le fonctionnement des établissements industriels présentant des inconvénients ou des dangers pour l'environnement : la législation des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE). Le régime des ICPE est issu de la loi du 19 juillet 1976 (aujourd'hui codifiée aux articles L511-1 et suivants du Code de l'Environnement) et de son décret d'application du 21 septembre 1977. Ces installations et activités sont inscrites dans une nomenclature, et doivent obtenir une autorisation préfectorale, ou être déclarées avant leur mise en service, suivant la gravité des dangers ou inconvénients qu'elles peuvent présenter.
Parmi les ICPE soumises à autorisation, les établissements où la quantité de produits dangereux dépasse les seuils fixés dans la directive européenne "Seveso 2" de 1996 modifiée, remplaçant la directive "Seveso 1" de 1982, sont soumis à une réglementation encore plus stricte. Ces établissements doivent en effet répondre à des exigences particulières, à savoir l'obligation de réaliser des études de dangers sur les activités mettant en 'uvre les produits en question, l'obligation de réaliser des plans de secours et d'informer les populations. Une maîtrise de l'urbanisation doit être réalisée autour de ces sites. Ces installations qui relèvent la plupart du temps des secteurs de la chimie et de la pétrochimie, sont appelées communément établissements Seveso.
Par ailleurs, d'après la préfecture, cet accident n'aurait pas eu de conséquences en dehors du site. Le chlore serait resté confiné dans l'usine. Ce qui a sans doute sauvé nombre de riverains.
Cet accident porte à au moins une douzaine le nombre d'explosions survenues dans des usines en France depuis 2007. En avril 2010, une explosion avait fait un mort et douze blessés dans une usine du groupe Carbone-Lorraine à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. La plus grave à ce jour reste celle de l'usine chimique AZF à Toulouse, en 2001, qui avait fait 30 morts et plus de 3.000 blessés.
Selon FNE, le nombre d'accidents, trois « incidents » déclarés par jour en moyenne en France en 2009, tend à démontrer :
- que les process industriels adoptés ne font pas suffisamment l'objet, de la part de l'exploitant, d'analyses pertinentes et complètes de risques (chaînes de défaillances humaines) ;
- que la rentabilité, dans le domaine de l'industrie, prend trop souvent le pas sur la sécurité des personnes à l'intérieur ou à l'extérieur des sites.
Aussi, FNE affirmait, il y' a quelques semaines, qu'un nouvel AZF était possible dès demain, et lançait une pétition pour garantir la protection des riverains de sites SEVESO.
« 10 ans après AZF, cette protection n'est toujours pas assurée. La loi de finances devait tirer les leçons d'AZF en aidant financièrement les riverains des sites SEVESO. Les travaux de protection dépassant fréquemment les 10 000 euros (') Au lieu de cela, le gouvernement a assimilé cette aide à une niche fiscale et l'a réduite, en faisant passer le crédit d'impôt de 40% à 25%, puis finalement 30%. ! Il est pourtant inacceptable que les riverains payent pour des risques dont ils sont victimes ! », déclare Pierre Aplincourt, président de l'URVN-FNE.
En attendant, l'URVN-FNE plaide pour une réelle prise de conscience dans le domaine de la prévention des risques.
De son côté, Marc Sénant, coordinateur du réseau Risques Industriels à FNE, déclare : « Cet accident dramatique, rappelle qu'en matière de sécurité industrielle le risque zéro n'existe pas. La prudence dans les études préliminaires et la précaution dans les procédures d'exploitation, doivent être de mise et avoir une portée plus importante qu'ailleurs.».
Pour les organismes, il est indispensable aujourd'hui de donner un coup d'accélérateur à la politique, et que chaque acteur, (Industriels, Etat, Collectivités) prenne ses responsabilités et mettent la main à la poche pour garantir la sécurité des citoyens et des salariés des sites à risques.