Après l'annonce par Nicolas Sarkozy du second Plan Cancer, le Réseau Environnement Santé dénonce un Plan Cancer « qui a encore oublié l'environnement ».
Selon le Réseau Environnement Santé (RES), le « mérite » du second Plan Cancer est de rappeler l'ampleur de l'épidémie, la plus grave de notre temps, car un homme sur 2 et une femme sur 3 auront un cancer.
La légère diminution de la mortalité liée à cette maladie ne » peut être considérée comme satisfaisante dans la mesure où le nombre de nouveaux cas augmente régulièrement » estime le Réseau Environnement Santé, qui estime que « cette progression montre que l'action curative est insuffisante. Pour stopper l'épidémie, il faut agir vigoureusement sur les causes, lesquelles ne peuvent se résumer aux seuls facteurs de risque comportementaux que sont le tabac et l'alcool. »
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Selon le Réseau Environnement Santé (RES), le « mérite » du second Plan Cancer est de rappeler l'ampleur de l'épidémie, la plus grave de notre temps, » mais rien n'est fait sur l'élimination de l'environnement des substances classées cancérogènes. |
Le Plan cancer 2009-2013 s'inspire du rapport remis à Nicolas Sarkozy par le Pr Jean-Pierre Grünfeld en février 2009 : « Recommandations pour le Plan cancer 2009-2013 ».
Pour le ministère de la santé, « ce second Plan Cancer s'inscrit dans la continuité du Plan cancer 2003-2007 et repose, en partie, sur le socle de sesmesures, qu'il va falloir pour beaucoup consolider, pour certaines en assurer l'application, et pour d'autres en adapter la mise en oeuvre. »
Le ministère de la santé précise qu'à partir des acquis, « de nouvelles propositions permettent d'impulser un nouvel élan et de porter une nouvelle ambition pour ce nouveau plan cancer, en mettant l'accent : sur de nouveaux efforts de recherche et d'innovation intégrant leur « transfert » au système de santé ; sur une meilleure prise en compte des inégalités de santé face au cancer et à la mise en oeuvre de mesures, visant leur correction ; sur le renforcement de la coordination des soins et de son extension au-delà de l'hôpital par une meilleure implication des médecins traitants ; sur de nouvelles initiatives sanitaires et médico-sociales pour mieux accompagner les personnes dans la « vie pendant et après le cancer ».
Pour le Réseau Environnement Santé, le second Plan Cancer « est un peu moins autiste que le précédent en ce domaine, dans la mesure où il reconnaît l'importance de comprendre les inégalités géographiques, point sur lequel le précédent plan était muet. Mais le 2nd Plan en reste à la nécessité du constat (organiser un colloque) et de la surveillance. »
« Rien ou presque n'est préconisé en matière d'action sur les causes, assure le Réseau Environnement Santé qui aurait par exemple souhaité « lire un Plan visant à l'élimination de l'environnement des substances classées cancérogènes, tant en milieu de travail, qu'en milieu domestique. Le Plan reste basé sur l'application de la réglementation, comme si le problème n'était pas précisément l'indigence de celle-ci. »
« Sur l'observation, alors que des pays de plus en plus nombreux développent des registres de jumeaux, le Plan ne les évoque même pas. Or ces registres de jumeaux sont des outils essentiels dans la compréhension du rôle des facteurs environnementaux. On aurait aimé lire l'expression « perturbateur endocrinien », comme prise de conscience du nouveau paradigme sur les causes de cancer. »
Pour André Cicolella, porte-parole du Réseau Environnement Santé, « une substance comme le Bisphénol A imprègne toute la population, induit des cancers du sein et de la prostate dans la descendance, diminue l'efficacité de la chimiothérapie de ces cancers, mais le Plan cancer n'en parle même pas. En matière de mécanismes du cancer, ce Plan reste basé sur un schéma de pensée obsolète datant des années 60 ».
Le Réseau Environnement Santé poursuivra de demander un volet Environnement spécifique à intégrer au Plan Cancer.