Des océanographes revenus récemment d'un voyage dans la « Plaque de déchets du Pacifique nord » ont déclaré la semaine dernière qu'ils avaient trouvé des débris plastiques sur une étendue de plus de 2700 kilomètres de long en pleine mer.

L'équipe de chercheurs ayant participé à l'expédition Seaplex de trois semaines a ainsi déclaré qu'il lui restait plusieurs semaines de travail avant de pouvoir déterminer l'étendue totale de cette plaque de déchets du Pacifique nord, ainsi que la manière dont elle affecte la vie marine, et la manière dont elle pourrait être enlevée sans danger de l'océan.

Publicité

Le nettoyage de cette plaque de déchets du Pacifique nord sera difficile parce que « la grande majorité des choses que nous avons vues étaient petites, de la taille d'un pouce, voire plus petites encore » a déclaré Miriam Goldstein, directrice en chef de l'expédition, pour l'Institution Scripps d'Océanographie à La Jolla en Californie.

Une bande de déchets s'étire sur près de 2700 kilomètres dans le Pacifique

« Nous avons trouvé beaucoup de particules qui faisaient environ la taille des animaux qui vivent là-bas, c'est pourquoi c'est un véritable défi d'enlever ces particules » a-t-elle déclaré.

Le navire de recherche New Horizon est revenu à quai vendredi dernier d'un voyage dans l'Océan Pacifique, dans la zone de la Grande Plaque de déchets du Pacifique nord, une étendue de mer se trouvant dans la zone du grand vortex du Pacifique Nord, à environ mi-chemin entre le Japon et la côte ouest des Etats-Unis.

Dans cette zone, le mouvement de rotation du vortex concentre les déchets flottants pour former une « zone de convergence ».

« Notre empreinte humaine est désormais apparente même dans les lieux les plus isolés de la planète » a déclaré Doug Woodring, directeur du Projet Kaisei, qui co-sponsorise l'étude Seaplex.

Le chercheur a rejoint l'équipe du New Horizon, et son propre groupe revient d'une expédition cette semaine. Le bateau de cette expédition, le Kaisei, a essayé des méthodes possibles de nettoyage des déchets.

L'existence de ce grand champ de débris isolés, souvent appelé « Grande zone d'ordures du Pacifique » a été découverte pour la première fois par Charles Moore en 1997, qui l'avait trouvée par accident.

Il avait déclaré que certains de ses échantillons prélevés dans la zone contenaient six fois plus de plastique que de zooplancton. Mais l'ampleur exacte du phénomène restait incertaine.

Miriam Goldstein a déclaré que l'équipe du New Horizon avait repéré des débris plastiques dans 100 échantillons de surface consécutifs récoltés sur près de 2700 kilomètres de long, soit environ deux fois la longueur de la côte californienne.

« Nous ne pouvons pas en dire beaucoup plus à propos de l'étendue de la zone couverte par des débris marins » a-t-elle déclaré.

Les scientifiques passeront plusieurs mois à étudier les échantillons pour déterminer quel danger le plastique peut avoir pour la vie marine, tels que les organismes classés dans la catégorie des zooplanctons.

Une grande partie de ces créatures vivant dans cette région ne sont pas encore très connues, d'après Miriam Goldstein. Lors d'un jour calme en mer, la mer était recouverte de tâches de plastique, d'après elle, « comme des confettis ou de la neige, flottant à la surface ».