Les gaz à effet de serre provenant des produits chimiques utilisés dans les réfrigérants et pour la climatisation devraient être un moteur encore plus important que prévu du changement climatique d'ici 2050, d'après ce que des scientifiques ont déclaré.
Dans le pire des cas, l'utilisation des hydrofluorocarbures (HFC) pourrait augmenter et provoquer un réchauffement climatique en 2050 équivalent à l'impact qu'auraient 25 à 48% des émissions de dioxyde de carbone, qui est actuellement le principal gaz à effet de serre provenant des carburants fossiles, d'après les scientifiques.
« Les hydrofluorocarbures (HFC) constituent une menace significative pour les efforts mondiaux visant à stabiliser les émissions responsables du changement climatique » a déclaré Guus Velders, principal auteur pour l'Agence d'Evaluation Environnementale des Pays-Bas, en parlant des résultats de l'étude menée par un groupe de scientifiques américains et hollandais.
 |
L'Union Européenne prévoit également d'abandonner progressivement les HFC dans les nouveaux systèmes d'air conditionné pour les voitures dans les années à venir.  |
La contribution actuelle des hydrofluorocarbures (HFC) au changement climatique représente seulement moins d'un pour cent de la contribution du dioxyde de carbone au phénomène. Les HFC sont utilisés dans les unités de climatisation, et dans 80% des nouvelles voitures, dans les réfrigérants et dans les mousses isolantes.
Les HFC ont été introduits avant que le réchauffement climatique causé par les activités humaines n'ait été considéré comme un problème important, afin de remplacer une ancienne génération de produits chimiques qui endommageaient la couche d'ozone qui protège la planète des rayons ultra-violet.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a déclaré que l'étude, publiée dans l'édition de mardi du journal américain Proceedings of the National Academy of Sciences, montrait qu'il existait des façons simples de lutter contre le réchauffement climatique en dehors de la réduction des émissions de dioxyde de carbone.
« Il y a d'autres fruits à ramasser dans le défi climatique » a déclaré Achim Steiner, directeur du PNUE à propos des HFC. Il a ajouté que le changement climatique devrait provoquer une aggravation des sécheresses, des inondations, des canicules et une augmentation du niveau de la mer.
« D'après certaines estimations, les mesures visant à limiter puis réduire ce groupe de gaz à effet de serre pourraient avoir un impact équivalent à l'économie d'une décennie d'émissions de dioxyde de carbone » a-t-il déclaré.
Plus de 190 nations prévoient d'accepter un nouveau pacte climatique à Copenhague en décembre prochain pour succéder au Protocole de Kyoto, qui régule les émissions de six gaz à effet de serre dont le dioxyde de carbone et les hydrofluorocarbures (HFC).
« Il y a des solutions simples et compatibles avec le marché concernant les HFC qui attendent que soient déployées des incitations adéquates nécessaires » a déclaré Kert Davies, directeur de la recherche pour l'unité américaine du groupe de défense de l'environnement Greenpeace.
Greenpeace a déclaré que les compagnies telles que Bosch-Siemens, Whirlpool, Panasonic, Samsung, Miele et Ben & Jerry's vendaient ou testaient des technologies alternatives « Greenfreeze » c'est-à-dire sans HFC.
L'Union Européenne prévoit également d'abandonner progressivement les HFC dans les nouveaux systèmes d'air conditionné pour les voitures dans les années à venir.
L'étude indique que d'ici 2050, les nations en développement pourraient émettre 800 fois plus d'hydrofluorocarbures (HFC) que les nations développées.
L'étude suggère que la meilleure manière de réduire les émissions venant des HFC est « un blocage mondial (de l'utilisation des HFC) suivi par des réductions annuelles modestes » impliquant à la fois les pays développés et les nations en développement.
« Les HFC sont utiles pour protéger la couche d'ozone, mais ils ne sont pas très intéressants en ce qui concerne la protection du climat » a déclaré de son côté David W. Fahey, un scientifique pour l'Administration Nationale Océanique et Atmosphérique des Etats-Unis (NOAA) qui figurait parmi les auteurs.