Prés de 145 patients soignés dans le service de neurochirurgie dans le centre de radiochirurgie stéréotaxique (application d'un rayonnement de haute énergie sur une lésion intercrânienne) au CHU de Toulouse entre le vendredi 6 avril 2006 et le mardi 17 avril 2007, ont été surexposés aux radiations. Selon Le Parisien, ce sont les cerveaux qui étaient exposés à des doses de rayonnement excessives [1].

La direction de l’établissement déclare qu’il s’agit d’un accident regrettable. Cependant, la vie des patients ne semble pas être en danger pour l’instant. L’hôpital préfère toutefois rappeler le groupe traité afin d’effectuer des tests et des bilan de santé.

D’après le directeur adjoint de l'hôpital, Jean-Marie Iche, il y a effectivement eu un surdosage initial temporaire de rayons photoniques mais il concerne des doses millimétriques. Il ajoute qu’a ce jour, aucun effet secondaire sur l’ensemble des personnes traité n’a été constaté. Pour le moment, cinq des 145 patients sont particulièrement suivis. Ces derniers pourraient présenter des effets secondaires en liaison avec les organes situés autour de la tumeur ayant été surexposés. Parmi les conséquences, le Pr Igo Latorzeff, radiothérapeute, cite l’amputation partielle du champ de vision.

Le mardi 17 avril, le constructeur Brainlab avait constaté une "anomalie" dans les données transmises par l'équipe médicale du CHU de Toulouse, lors d'une vérification de l'accélérateur de radiothérapie conventionnelle. "Cette vérification a permis de constater un écart entre la dose prescrite et la dose délivrée qui va plutôt dans l'augmentation. Cet écart est variable. La dose a pu être augmentée de 30, 40, voire 50%", a ajouté le Pr Lazorthes pour qui c'est "une affaire d'étalonnage qui n'a rien à voir avec la machine", cité par Le Monde.

L’irradiation est la conséquence directe de l'exposition externe d’un corps à des rayonnements ionisants (R.I.). Réalisée de façon contrôlée, l’irradiation trouve des applications dans différents secteurs tels que l’industrie agroalimentaire (assainissement et conservation des aliments) ou encore le milieu médical (radioexpositions externes lors des radiographies). Mais lorsque les conditions d’irradiation ne sont plus maîtrisées (accident de transport de source radioactive ou accident de criticité par exemple) ce phénomène prend une autre ampleur et on le considère essentiellement par rapport à ses effets au niveau biologique et physiologique généralement dus à de fortes doses de rayonnements [2].

Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame arrive. Quelques mois auparavant des accidents de radiothérapie à l'hôpital d'Epinal avaient entraîné quatre décès et des complications chez vingt quatre patients traités pour des cancers de la prostate. La mauvaise utilisation d'un nouveau logiciel introduit en mai 2004 et à un manque de maîtrise technique d'une partie du personnel sont à l’origine de ces accidents survenus entre mai 2004 et mai 2005, avait expliqué la direction de l'ARH [3]. Une enquête a été menée par l’autorité de sûreté nucléaire suite à ce drame.

[1] HAUTE-GARONNE. 145 patients ont été irradiés à l'hôpital de Toulouse. NOUVELOBS.COM
[2] L’irradiation et la contamination
[3] TF1.FR. Une erreur humaine a causé un décès par surirradiation

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