Des scientifiques américains ont réussi une régénération capillaire sur des souris de laboratoires par l’administration d’une protéine qui stimule les gènes folliculaires dans les tissus endommagés. Ils espèrent que cette avancée mènera un jour à la mise au pont d’un traitement efficace contre la calvitie.

Le Dr George Cotsarelis et ses collègues des laboratoires Kligman et du Département de Dermatologie de l’Ecole de Médecine de l’Université de Pennsylvanie, à Philadelphie, ont découvert que lorsque la peau est endommagée, les cellules épidermiques qui se régénèrent sont capables de redonner naissance à des cheveux. Elle ont en fait la même propriété de régénération capillaire des cellules mérisèmatiques, encore faudrait il qu’elle soit stimulés. C’est ici qu’entre en scène la protéine Wnt en stimulant les gènes responsables de la production de cheveux.

La calvitie est une forme d'alopécie caractérisée par une perte de cheveux graduelle et progressive. Selon le Docteur Pascal Reygagne, responsable de la consultation du cuir chevelu à l'hôpital St Louis à Paris « l'alopécie androgénétique (90 % des cas) est lente, diffuse et dépend des hormones masculines présentes dans le sang. La Testostérone se transforme en dihydrotestostérone (DHT) qui abrège la phase de croissance et provoque un amincissement du cheveu. Elles se fixent dans le follicule, l'activent, et l'épuisent prématurément. C'est aussi cette forme active de l'hormone qui augmente la production de sébum, particulièrement visible à la puberté. D’autres facteurs sont à l’origine de la perte de cheveux en général : certains champignons, la pelade, traitement médical type chimiothérapie, l’excès de sécrétion de sébum, la pollution, les agression chimiques ou encore une carence en vitamines.

Lors d’une autre expérimentation, les chercheurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées, produisant des quantités de protéines Wrt largement supérieure à la normale. Ces dernières ont montré une densité capillaire deux fois supérieure à celle de leurs semblables. Rappelons que la régénération capillaire est un phénomène reconnu possible par la communauté scientifique depuis plus d’un demi siècle. Cependant, aucune étude n’avait réussit à en apporté la preuve.

Il était généralement admis que lorsqu’un follicule capillaire mourrait, suite à une blessure ou à une brûlure, celui-ci était définitivement perdu. « La plus part des études portant sur les blessures de l’épiderme ne s’intéressent pas aux follicules capillaires. Elles se focalisent essentiellement sur la cicatrisation comme point ultime de la recherche » a déclaré le Dr Cotsarelis, l’auteur principal de cette étude publié dans le journal Nature.

Pour les spécialistes, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives de recherches sur le fonctionnement de la peau, en apportant la preuve que la peau a non seulement des capacités réparatrices, mais aussi de formidables propriétés régénératrices. Mais pour la calvitie, le meilleur traitement est sans doute l’acceptation. En général, la chute des cheveux apparaît en moyenne entre 20 et 35 ans, mais peut débuter plus tard. Après tout, 60 % des chauves n'ont pas honte de perdre leurs cheveux. Faire le deuil d'un changement signifie qu'on l'intègre, que l'on ne regrette plus le passé.

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